Nous vivons dans un monde où notre attention est kidnappée, pas simplement sollicitée. Les réseaux sociaux ont transformé nos écrans en pièges à cerveau, où l’autoplay (déclenchement automatique des vidéo dès leur apparition) et le défilement infini, combiné au format court, nous maintiennent dans un état de consommation passive – sans choix, sans répit. Ces mécanismes ne sont pas anodins : ils façonnent nos comportements, notre mémoire, et même notre santé mentale.
1. Une passivité imposée, aux conséquences lourdes
– Nous subissons, nous ne choisissons plus : Ces fonctionnalités nous plongent dans un flux continu de contenu que nous n’avons jamais sélectionné. Notre cerveau, conçu pour l’action et la décision, se retrouve réduit à un rôle de spectateur passif.
– Un cerveau en souffrance :
l’apprentissage et la mémorisation nécessitent une attention active. Or, le défilement infini et l’autoplay fragmentent notre concentration, rendant l’assimilation des informations superficielle, voire impossible.
– Des algorithmes aux commandes : En laissant les plateformes décider à notre place ce que nous voyons, nous abandonnons notre libre arbitre. Nos centres d’intérêt, nos émotions, nos vulnérabilités sont exploités pour maximiser le temps passé sur l’écran – au mépris de notre bien-être. Toutes les plateforme ont suivi le pas de la formule magique de captage de notre attention : autoplay, défilement infini, format court.
2. Une addiction qui ne connaît ni âge ni frontière
– Tout le monde est concerné : Enfants dont le développement cognitif est perturbé, adolescents en quête d’identité, adultes submergés par le travail, seniors isolés… Personne n’est épargné. Les mécanismes d’autoplay ciblent même les plus jeunes via des contenus en autoplay continue dès 3 ans.
– Un refuge toxique quand nous sommes fragiles : Stress, anxiété, déprime… Les plateformes le savent : nous sommes plus vulnérables à l’addiction lorsque nous allons mal. Plutôt que de nous offrir un espace de respiration, elles en profitent pour nous enfermer dans des boucles de contenu compulsif.
3. Le changement est possible – et urgent
Les géants du numérique et nos députés peuvent agir dès aujourd’hui et de façon très simple :
✅ Désactiver l’autoplay par défaut : Laisser l’utilisateur décider s’il veut enchaîner les vidéos, plutôt que de lui imposer une consommation automatique.
✅ Limiter le défilement infini : Proposer une option "pause naturelle" (ex. : arrêt après 10 publications) pour laisser l’utilisateur actif sur ce qu’il souhaite decouvrir ensuite.
✅ Transparence algorithmique : Révéler pourquoi un contenu nous est proposé, et nous donner les outils pour reprendre le contrôle.