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Mediapart
Loi Duplomb : la pression monte sur les députés
#loiDuplomb #agriculture #pesticides #AssembleeNationale #pétition
Article mis en ligne le 26 juillet 2025
dernière modification le 25 juillet 2025

De Toulouse à Limoges en passant le Puy-de-Dôme, des députés sont pris pour cibles en réaction à leur position sur la loi de régression écologique votée le 8 juillet dernier.

Pour certains des insultes. Pour d’autres des menaces, des œufs, du fumier… Voilà ce que des député·es ont dû subir, ces derniers jours, en réaction à leur position sur la loi Duplomb. Le texte n’en finit pas d’agiter la France depuis qu’il a été voté à l’Assemblée, le 8 juillet. Le député écologiste Nicolas Thierry, à Bordeaux , et l’Insoumise Mathilde Feld, à Cadillac, viennent par exemple de voir leurs permanences dégradées, ce que le préfet de Gironde a condamné, ce 24 juillet, en parlant d’« actes d’intimidation inacceptables ». Une enquête a été ouverte sous l’autorité du parquet.

Le succès fulgurant de la pétition pour l’abrogation de la loi Duplomb, lancée par une étudiante le 10 juillet sur le site de l’Assemblée nationale, attise encore un peu plus le clivage autour de ce texte, soutenu par les deux premiers syndicats agricoles d’un côté, combattu par les écologistes de l’autre. Les préoccupations environnementales et sanitaires en jeu débordent en effet les traditionnelles sphères écologistes, paysannes ou associatives. (...)

Alors qu’on approche du deuxième million de signatures, les projecteurs sont braqués sur les parlementaires pris à partie par les partisans comme par les opposants à la loi. Au 21 juillet, le ministère de l’intérieur recensait « neuf atteintes aux parlementaires » en lien avec leur position sur le texte : « La plupart des faits sont des dégradations de permanences, des rassemblements devant les permanences ou des outrages sur les réseaux sociaux ». Le ministre de la justice a lui aussi annoncé qu’il allait demander aux procureurs de la République de « systématiser les poursuites pénales et de mettre en place un accompagnement individuel lorsque les parlementaires sont menacés, quel que soit leur vote sur cette loi ».

Dès la fin mai, au moment de l’examen du texte, la Place Beauvau avait adressé un télégramme à plusieurs préfets pour alerter sur la nécessité de protéger les élu·es et les permanences parlementaires, conséquemment à la « multiplication des actes de menaces et d’intimidations envers les élus, notamment dans le cadre des discussions à l’Assemblée nationale sur les textes agricoles ». (...)

Du côté des députés qui ont voté pour la loi Duplomb, on se plaint aussi de tentatives d’intimidation. Aurélien Pradié, député du Lot et conseiller régional d’Occitanie, dit avoir reçu des menaces de mort. Loïc Kervran, député Horizons du Cher, s’est lui aussi ému : « On souhaite à mes enfants d’avoir le cancer parce que j’ai voté la loi Duplomb. » Interrogé sur BFMTV le 21 juillet, il accuse « les fake news » et « l’utilisation de l’émotion et du thème du cancer » qu’il qualifie d’« insupportables ». (...)

Autour de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), un ensemble d’organisations militantes a revendiqué une action de collage contre la loi Duplomb. Attac 63, la Confédération paysanne du Puy-de-Dôme, Extinction Rebellion Clermont-Ferrand et la Fédération française des apiculteurs professionnels se sont associés contre « la coalition centristes, LR, macronistes et RN qui refuse de s’attaquer à la question du revenu agricole et choisit de défendre au contraire une loi au service de l’agro-industrie ».

Ainsi, la députée MoDem du Puy-de-Dôme Delphine Lingemann a vu sa permanence, à Aubière, couverte d’affiches l’interpellant avec un message laconique : « Voici les députées et députés qui ont voté pour la loi Duplomb et le vivant les jugera. » À l’entrée de plusieurs villages, des panneaux ont également été recouverts par des affiches : « On remet les choses à l’endroit, loi Duplomb, c’est non » ou encore : « Les pesticides nous tuent. C’est plus clair comme ça ? »

Quant à Liliana Tanguy, député Ensemble pour la République, dans le Finistère, elle a eu droit à un happening, alors qu’elle assistait à un festival à Pont-l’Abbé, le 13 juillet dernier. Un message lui a été adressé sous forme d’un grand panneau lui reprochant son vote.

Pétitions citoyennes ➡️ Assemblée Nationale : Non à la Loi Duplomb — Pour la santé, la sécurité, l’intelligence collective.