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Mediapart
Marche pour Wanys : « Personne ne devrait mourir comme ça »
#police #violencespolicieres
Article mis en ligne le 23 mars 2024
dernière modification le 22 mars 2024

Huit jours après le décès de Wanys R. dans une collision avec une voiture de police à Aubervilliers, près d’un millier de personnes ont participé à une marche blanche à La Courneuve, sa ville d’origine, pour réclamer justice.

« Jamais je n’aurais cru prendre la parole en public pour évoquer la mort de mon frère. » Du haut des marches de la mairie de La Courneuve (Seine-Saint-Denis), jeudi 21 mars, le grand frère de Wanys rassemble ce qu’il lui reste de forces pour remercier les personnes présentes à la marche blanche.

À ses côtés, les portraits de Wanys R. et Ibrahim H., toujours hospitalisé, regardent la foule qui s’amasse peu à peu. La marche blanche se déroule le jour de l’anniversaire du jeune homme décédé. Il aurait dû avoir 19 ans.

Le 13 mars dernier, Wanys R. est pris en chasse par la police, après un refus d’obtempérer, selon les forces de l’ordre. Il est percuté quelques instants après par une voiture de la BAC (brigade anticriminalité) d’Aubervilliers, venue en renfort et arrivant à contresens. Le passager, Ibrahim H., 19 ans, souffre de fractures au bassin et à la cheville.

Depuis son lit d’hôpital, il a largement contredit les premiers éléments parus dans la presse qui évoquent une collision accidentelle ou l’intervention d’un autre véhicule. « Ils disaient : “Yes, on a réussi à les renverser” [...]. Ils ont fait exprès, c’était volontaire, j’ai tout entendu. Ils ont dit comme quoi ils avaient réussi leur coup et qu’il n’y avait pas de caméra autour. Ils étaient fous de joie », a décrit le blessé aux journalistes de France 3.

L’avocat des deux familles, Me Yassine Bouzrou, a déposé plainte pour « violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner » et « violences volontaires aggravées ». Deux enquêtes ont été diligentées, la première pour « homicide » et « blessures involontaires », la seconde pour « refus d’obtempérer ». (...)

La Courneuve a connu depuis le 13 mars quelques soirs de révolte. Des renforts policiers ont depuis fait leur apparition, loin de calmer les rancœurs. Le jeune homme égraine quelques noms de famille de policiers. « Ceux-là, ce sont les pires », tempête-t-il. (...)

Les familles de Wanys et Ibrahim ont reçu le soutien du maire de la ville, Gilles Poux. Sans écharpe d’élu, il marche parmi la foule et décline toute prise de parole devant les médias. (...)

Encadré sur leur temps libre par des éducateurs et médiateurs de La Courneuve, le cortège hue des policiers au croisement d’une rue. (...)