
Un "kwassa-kwassa" transportant des migrants est entré en collision avec un bateau de la police nationale mardi, au large de Mayotte. Selon les autorités, le canot a refusé d’obtempérer. Le choc a provoqué le chavirement de l’embarcation. Deux personnes sont décédées et dix-sept autres ont été secourues.
(...) "Ce mardi 15 juillet, aux alentours de 4h30 (3h30 à Paris), un kwassa-kwassa transportant des migrants a effectué un refus d’obtempérer et est entré en collision avec un intercepteur de la police nationale au large de la côte ouest de Mayotte", indique le communiqué.
Le choc a provoqué le chavirement de l’embarcation, précipitant ses occupants à la mer. Dix-sept personnes ont pu être secourues mais "deux décès sont à déplorer", selon la même source.
"Ce drame rappelle les risques de l’immigration clandestine, alimentée par des passeurs qui mettent en danger la vie d’hommes, de femmes et d’enfants", dénonce le préfet de Mayotte qui précise "condamner avec la plus grande fermeté ces agissements". Une enquête a été ouverte par le procureur de la République.
Selon Mayotte Première, "il y aurait eu deux kwassas naufragés [impliqués] transportant une trentaine de personnes au total".
Seuls 70 km séparent Mayotte de l’île comorienne d’Anjouan, d’où partent sur de rudimentaires barques en bois de nombreux candidats à l’émigration vers la France. Le bras de mer qui sépare les deux îles est une route migratoire particulièrement meurtrière. "Ce secteur est particulièrement dangereux même quand la mer est calme", rappelle le communiqué de presse.
Entre 7 000 et 12 000 morts en 17 ans (...)
Mayotte est soumis à un régime d’exception en matière du droit des étrangers : asile accéléré (dépôt des dossiers et traitement des demandes), titre de séjour particulier pour les étrangers qui ne leur permet pas de sortir du département, des aides sociales pour les demandeurs d’asile plus limitées qu’en métropole, absence de l’Aide médicale d’État.
Au mois de juillet, sept mois après le passage du cyclone Chido, le Parlement a adopté le projet de loi pour "refonder" Mayotte. Les défis sont immenses pour reconstruire ce territoire détruit par Chido. Le texte prévoit notamment de durcir les conditions d’obtention d’un titre de séjour et de faciliter la destruction des bidonvilles.