Pour avoir relayé des témoignages de violences sexistes et sexuelles qui auraient été commises par des imams connus sur les réseaux sociaux, Amin et Loubna ont été la cible d’une cabale numérique. Nous vous racontons leur histoire.

esLes violences sexistes et sexuelles, on les retrouve partout. Aucun groupe social n’y échappe. Aucune communauté religieuse non plus. Si, depuis quelques années, les affaires se succèdent au sein de l’Église catholique, la communauté musulmane française semblait plutôt épargnée jusque-là, à l’exception du cas du médiatique Tariq Ramadan.

Depuis peu, deux lanceur et lanceuse d’alerte ont décidé de briser l’omerta. Parce qu’ils ont osé dire et nommer, ils ont été la cible d’attaques numériques. La cabale a été alimentée par des personnes aux profils très différents, depuis des influenceurs musulmans ouvertement misogynes et aux pratiques pour le moins violentes jusqu’à des imams respectés et à la tête d’instituts religieux. (...)

Plusieurs plaintes ont été déposées par Loubna, pour diffamation, harcèlement, chantage et menaces. Mohamed Nadhir, l’un des imams accusés, a lui aussi porté plainte pour cyberharcèlement, estimant que les accusations qui le visent « ne reposent que sur des motivations personnelles inavouées et malveillantes ». Selon nos informations, une enquête a été ouverte par le parquet de Bobigny (Seine-Saint-Denis), regroupant toutes les plaintes liées à l’affaire. (...)