Un Etat ami de la Suisse bombarde depuis bientôt deux ans une population civile sans défense. Son gouvernement affame sciemment et sans aucun état d’âme tout un peuple, enfants compris, dans le but de le faire disparaître. Cette même nation, alliée de la plupart des pays européens et des Etats-Unis, rase des villes entières, colonise des territoires et chasse leurs habitant·es au nom d’un droit divin.
Nous sommes actuellement, au XXIe siècle, témoins d’une horreur absolue qui n’a aucune justification possible. Témoins d’une atrocité que l’on croyait reléguée aux siècles passés, qui ne pourrait du moins – nous l’avions crié sur tous les toits – plus jamais se produire avec notre consentement. Nos institutions politiques et économiques, en encourageant indirectement, en fermant les yeux ou en continuant à collaborer avec cet Etat criminel, sont pourtant bel et bien complices.
Nous ne prenons pas encore toute la mesure des conséquences de cet évènement. Droit international humanitaire jeté aux ordures, racisme systémique poussé au bout de sa logique, perte de toute crédibilité dans la conduite morale des affaires internationales… Nos mobilisations, partout dans le monde, tentent de stopper ce crime contre l’humanité, mais aussi, avouons-le, de protéger nos psychés de l’effet dévastateur d’avoir conscience que la majorité de nos représentant·es rendent le génocide possible.
En rage, écœuré·es, fatigué·es, en état de choc face à cette invraisemblable réalité, nous devons malgré tout continuer à faire entendre notre refus déterminé. Encore et encore, sans craindre de nous répéter, sans relever les absurdes accusations à notre encontre, nous continuons à écrire et à dénoncer l’inacceptable. A l’encre de journaux, aux voix des mégaphones, sur tous les réseaux. (...)
L’affairisme et les connivences idéologiques d’extrême droite de nos majorités gouvernantes ont déjà été battus en brèche par le passé, que ce soit avec le régime d’apartheid en Afrique du Sud ou dans leur attitude complaisante face au IIIe Reich. Nous devons encore une fois mettre à nu l’insoutenable réalité, et surtout les empêcher de nuire à nouveau.
Amnesty International
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