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RFI
Migrants en Libye : exactions et vols deviennent la norme, accusent des militants des droits humains
#migrants #immigration #Libye #UE
Article mis en ligne le 6 juin 2025
dernière modification le 4 juin 2025

Les ONG estiment que 20 000 migrants sont aujourd’hui détenus dans des prisons en Libye. Ces exilés y subissent toutes sortes d’abus : traite, torture, travail forcé, extorsion et conditions de détention intolérables. Malgré ces faits, le gouvernement libyen reçoit toujours l’aide de l’Union européenne pour retenir les migrants et les empêcher de rallier l’Europe. Après avoir accumulés les preuves depuis des années, un militant et chercheur libyen brise le silence.

Tarek Lamloum a recueilli les témoignages de migrants interceptés en mer et dans le désert par les gardes-frontières. Il visite régulièrement les centres de détention.

Ce chercheur qui préside le Centre d’études de Benghazi sur les migrants et les réfugiés dénonce une corruption généralisée au sein des services sécuritaires : "L’ensemble des appareils sécuritaires a compris que l’immigration leur rapporte beaucoup d’argent. Ces appareils sont en concurrence entre eux. Qui, parmi eux, devrait gérer les migrants ? Et il y a au moins six appareils sécuritaires qui interviennent sur ce dossier."

Tout le monde ferme les yeux

Tarek Lamloum raconte les confiscations des téléphones portables, les vols d’argent des migrants, parfois même le vol de leurs habits et chaussures dès qu’ils sont interceptés en mer par les gardes-côtes.

Les exactions et les vols des migrants sont devenus la norme, explique le chercheur, et les autorités libyennes et européennes ferment les yeux : "Le ministre de l’Intérieur à Tripoli est lui-même impliqué dans cette affaire, il sait très bien ce qui se passe dans les centres de détention qu’il est censé gérer. C’est lui le premier responsable des gardes-côtes libyens et des gardes-frontières. C’est une première inédite : un ministère de l’intérieur qui intervient pour garder les frontières. Normalement, c’est du ressort de l’armée."

Malgré ces exactions selon l’OIM, le nombre de migrants en Libye a augmenté de 4% depuis le début de l’année. En 2024, 200 000 migrants avaient franchi la Méditerranée depuis les rivages d’Afrique du Nord. (...)