Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré que son gouvernement considérait les réseaux sociaux comme une « arme » pour redorer l’image ternie d’Israël aux États-Unis, alors que l’indignation internationale grandit face au génocide dans la bande de Gaza.
Lors d’une réunion avec des influenceurs américains pro-israéliens sur les réseaux sociaux au consulat général d’Israël à New York vendredi, M. Netanyahu a déclaré : « Nous devons nous battre avec les armes qui s’appliquent aux champs de bataille sur lesquels nous sommes engagés, et les plus importantes se trouvent sur les réseaux sociaux », selon une vidéo de la réunion publiée par l’influenceuse Debra Lea sur son compte X.
Il a déclaré qu’un accord qui permettrait à des entreprises américaines, pour la plupart détenues par des hommes d’affaires pro-israéliens, d’acquérir les activités de TikTok aux États-Unis, était « l’achat le plus important en cours actuellement ».
TikTok, une plateforme chinoise, a déjà été vivement critiquée par les membres pro-israéliens du Congrès américain en raison de la présence de vidéos montrant la situation à Gaza et d’autres contenus pro-palestiniens, qui auraient fortement influencé l’opinion des jeunes Américains.
Netanyahu a également mentionné la plateforme de médias sociaux X, également connue sous le nom de Twitter, en déclarant : « Nous devons parler à Elon [Musk]. Ce n’est pas un ennemi, mais un ami. »
Depuis l’acquisition de la plateforme par Musk, X est de plus en plus considéré comme un vecteur de désinformation de droite et anti-immigrés.
Le Premier ministre israélien, recherché par la Cour pénale internationale pour crimes de guerre à Gaza, a déclaré que si l’influence sur TikTok et X pouvait être assurée, Israël « y gagnerait beaucoup ».
Ses propos ont coïncidé avec la signature jeudi par le président américain Donald Trump d’un décret approuvant un accord visant à transférer les activités américaines de TikTok à un consortium d’entreprises américaines, affirmant que cela répondait aux exigences de sécurité nationale prévues par la législation nationale.
Trump a déclaré que le groupe d’investisseurs comprendrait Oracle, Michael Dell et Rupert Murdoch.
Murdoch et son fils Lachlan sont propriétaires du réseau Fox News, farouchement pro-israélien, et du tabloïd New York Post aux États-Unis.
Michael Dell, directeur de Dell Technologies, est un fervent partisan d’Israël et aurait fourni à l’armée israélienne des technologies et des données qui ont renforcé ses capacités dans ses guerres contre Gaza et le Liban, soit directement par l’intermédiaire de son entreprise, soit par l’intermédiaire de start-ups israéliennes rachetées par Dell.
Oracle est connu pour sa proximité avec Trump et a également coopéré avec le gouvernement israélien dans les domaines de la technologie et des infrastructures militaires. Son PDG, Larry Ellison, avait auparavant invité Netanyahu à passer des vacances sur son île privée à Hawaï.
Les commentaires de Netanyahu sur les réseaux sociaux interviennent alors qu’Israël fait face à un isolement international croissant en raison de sa guerre génocidaire à Gaza, qui a tué plus de 65 000 Palestiniens, dont la plupart sont des femmes et des enfants, selon le ministère de la Santé de Gaza.
Le nombre réel de victimes serait bien plus élevé.
Netanyahu s’est exprimé devant une salle presque vide lors de la 80e session de l’Assemblée générale des Nations unies, après que de nombreuses délégations aient quitté la salle en signe de protestation contre sa présence.