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France24/AFP
Nouvelle-Calédonie : un chef du mouvement indépendantiste va être placé en détention en métropole
#NouvelleCaledonie #Kanaky #repression
Article mis en ligne le 23 juin 2024

En Nouvelle-Calédonie, Christian Tein, un chef du mouvement indépendantiste va être placé en détention provisoire en métropole a indiqué samedi son avocat, tout comme plusieurs autres militants. Il avait été interpellé mercredi avec dix autres personnes dans le cadre d’une enquête visant "les commanditaires présumés des exactions commises" pendant la mobilisation contre le dégel du corps électoral de l’archipel.

"Ce sont des procédures parfaitement exceptionnelles" a réagit, stupéfait, Me Pierre Ortent, l’avocat de Christian Tein, le chef de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT) en Nouvelle-Calédonie. Soupçonné par les autorités d’avoir orchestré les émeutes, Christian Tein va être placé en détention provisoire en métropole, a indiqué son conseil samedi 22 juin, après sa mise en examen à Nouméa.

Cette décision a été prise par un juge des libertés et de la détention (JLD), appelé à se prononcer sur le sort de Christian Tein, considéré comme le dirigeant de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT), et de dix autres personnes, interpellées mercredi en même temps que lui.

Le procureur Yves Dupas a confirmé à l’AFP des "affectations en métropole", sans plus de précision à l’issue de ces comparutions à huis clos devant le JLD. (...)

"S’il s’agissait d’en faire des martyrs de la cause indépendantiste, on ne s’y prendrait pas autrement"

Une autre mise en cause, Brenda Wanabo, chargée de la communication de la CCAT, doit être placée en détention à Dijon, selon son avocat, Me Thomas Gruet, qui s’est dit "extrêmement choqué et abasourdi".

Mère de trois enfants, dont le plus jeune a 4 ans, cette militante "qui n’a jamais appelé à la violence", va être séparée de sa famille et est "anéantie", a-t-il souligné. "Toutes les erreurs dans la gestion de la crise ont été commises de la part de l’institution judiciaire", qui a "répondu à des considérations uniquement politiques", selon lui.

Quant à Frédérique Muliava, directrice de cabinet du président du Congrès de Nouvelle-Calédonie Roch Wamytan, elle doit être incarcérée à Riom, près de Clermont-Ferrand, selon son avocate, Me Christelle Affoué, qui dénonce "une décision parfaitement choquante et éprouvante". (...)

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Kanaky : la répression coloniale continue

Pendant que le chaos politique s’empare de la France métropolitaine, la répression coloniale continue de s’abattre en Kanaky, archipel sous domination française à l’autre bout du monde, où Macron a allumé le feu par ses décisions irresponsables, puis envoyé l’armée pour mater la population. Quelques nouvelles.

9ème mort

Le 18 juin, Lionel Païta a été inhumé en bas d’un sapin qui avait été planté à sa naissance dans sa commune d’origine, en présence d’une foule venue de toute la Kanaky. Le jeune homme de 26 ans, surnommé « Yonyon », a été abattu par un gendarme le 3 juin. Il a reçu un tir dans la tête, près d’un des nombreux barrages érigés par le peuple en lutte, et est décédé quatre jours plus tard.

Depuis le 12 mai, 9 morts ont été recensés lors des révoltes sur l’archipel : deux gendarme dont un par un tir « ami » de ses propres collègues, et l’autre dans une fusillade dont les circonstances semblent troubles. Un « caldoche », le surnom des blancs vivant en Kanaky, a trouvé la mort alors qu’il forçait un barrage. Enfin, 6 Kanak ont été assassinés, dont deux hommes de 19 et 36 ans abattus pas des colons, le plus jeune d’une balle dans le dos alors qu’il fuyait, mais aussi une adolescente de 17 ans d’une balle dans la tête au milieu d’une route, et un autre le 24 mai, par des policiers en civils. Lionel Païta rejoint cette tragique liste.

Par ailleurs, des dizaines de Kanak ont été blessés par balle par les milices de colon, et leur nombre ainsi que les séquelles ne sont pas connues.

Un policier kanak agressé par les milices racistes (...)