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"on aimerait un logement ’’ à Paris près de 200 jeunes migrants occupent une école abandonnée. Reportage
#migrants #MNA #occupation #logement #utopia56
Article mis en ligne le 9 avril 2023

Environ deux cents jeunes migrants se sont installés dans une école abandonnée du XVIe arrondissement de Paris, à l’initiative de plusieurs associations, dont Utopia 56. Arrivés dans la soirée de mardi, ils ont passé la nuit dans le bâtiment désaffecté, dormant « à même le sol » dans les couvertures fournies par les bénévoles. « On ne veut pas rester ici », assène Océane Marache, de l’association Utopia 56. « Ce n’est pas un lieu qui est habitable Il n’y a pas d’eau, d’électricité, on est hyper précaire, poursuit la jeune femme. On demande la mise à l’abris la plus urgente et la plus immédiate pour tout le monde ». « Je vis dans la rue, dans la misère », raconte, usé, Aboubakar, les mains fourrées dans les poches son jogging. « Je veux aller à l’école », ajoute le jeune homme qui dit avoir quinze ans et être arrivé en France il y a un peu plus d’un mois. « Je ne me sens pas bien, hier j’ai dû aller à l’hôpital… Je ne dors pas de la nuit à cause du froid », témoigne un peu plus loin dans la cour d’école Thierno Yaya, frissonnant dans une large couverture en laine. À la rue depuis plusieurs mois après s’être vu refuser la reconnaissance de leur statut de mineurs, ces jeunes migrants sont dans l’attente de l’examen de leur recours devant un juge pour enfant. (...)

Il est 21h30 ce mardi quand s’ouvre le portail de cette école désaffecté du 16e arrondissement de Paris. L’un après l’autre, jeunes et soutiens, pénètre dans la cour avec des sacs de couvertures à la main.

Océane, coordinatrice de l’antenne d’Utopia 56 Paris :

Nous y sommes.

Après des semaines voir des mois d’errance, un espace accueille enfin ces 191 jeunes. Sans eaux, sans électricité, mais en sécurité, ensemble.

Quelques minutes plus tard, la police arrive sur les lieux. Nous informons le commissaire de nos demandes : un toit digne et stable pour ces jeunes.

Depuis cinq jours la vie s’organise dans l’école, une trentaine de bénévoles par jour permettent d’assurer une présence permanente pour organiser la distribution des repas, la sécurité des lieux, l’orientation des jeunes vers des permanences médicales et administratives ou simplement pour créer du lien autour d’une partie de foot ou de UNO.

Cette école désaffectée appartient à la mairie de Paris. Le projet était d’y construire une crèche, une soixantaine de logements sociaux ainsi qu’une pension de famille de 25 studios. Après des années de bagarre juridique entre la mairie et les riverains, le projet vient d’avorter définitivement.

Sans cette occupation, l’État ne bougerait pas. Ces jeunes continueraient à subir inlassablement la violence de la rue en silence.

En attendant des réelles solutions, nous restons là.