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Partage de photos et vidéos de votre enfant sur les réseaux sociaux : quels sont les risques ?
#enfants #reseauxSociaux #images
Article mis en ligne le 1er décembre 2025
dernière modification le 29 novembre 2025

La publication de photos et de vidéos de mineurs sur les réseaux sociaux (ou ) pose la question de la responsabilité des parents. Elle a des incidences sur la vie privée de leurs enfants. Quels sont les risques et quels sont les réflexes à adopter ?

Le partage de vidéos ou de photos de vos enfants sur les réseaux sociaux n’est pas un acte anodin et comporte de nombreux risques.

D’une manière générale, la CNIL déconseille fortement de partager des photos ou des vidéos de vos enfants ou petits-enfants sur les réseaux sociaux, surtout lorsque votre profil est public. Si malgré tout, vous souhaitez le faire, la CNIL vous donne les bonnes pratiques à respecter pour limiter les risques. (...)

L’image de votre enfant peut être détournée à des fins malveillantes

Les vidéos et photos postées sur les réseaux sociaux peuvent faire l’objet de détournement par des individus malveillants. Certains parents publient des photos dénudées de leur enfant (par exemple lorsqu’ils jouent dans le bain) : des internautes malveillants détournent ces photos pour créer de faux profils, les partagent avec d’autres inconnus ou les diffusent sur des réseaux de pornographie infantile. Ces individus malintentionnés peuvent récupérer les images sans qu’ils n’aient besoin d’être dans vos contacts soit parce que votre profil est public, soit parce que l’un de vos contacts les aura partagées publiquement ou avec d’autres « amis ».

Par ailleurs, le développement de systèmes d’

facilite la création d’hyper-trucages (ou de deep-fake) permettant, par exemple, de dénuder les mineurs à partir de photographies publiées sur les réseaux sociaux. Il s’agit d’images, photos et vidéos générées à partir d’autres contenus d’enfants (y compris habillés), présents sur les réseaux sociaux, par exemple. Cela a pour effet d’augmenter les dangers pour les enfants en ligne et hors ligne.

En effet, cela peut :

  • alimenter le harcèlement scolaire et le cyberharcèlement ;
  • amplifier les pratiques pédocriminelles. À cet égard, la Fondation pour l’enfance alerte notamment sur le développement de nouveaux usages pédocriminels liés à l’IA et la démultiplication de contenus pédocriminels sur le dark web (internet clandestin), mais aussi sur les pages internet accessibles au public. (...)

La publication d’une image peut révéler d’autres informations sur vos enfants

Une image prise depuis un smartphone ou un appareil photo contient des données qui peuvent révéler beaucoup d’informations sur votre enfant.

En effet, souvent les photos et vidéos contiennent des indications sur la localisation et l’heure à laquelle l’image a été prise (grâce aux métadonnées, notamment du GPS, d’une photo ou vidéo). Les images peuvent également révéler des informations précieuses sur vos enfants – comme leurs centres d’intérêts ou encore les lieux qu’il fréquente – qu’il n’est pas non plus souhaitable de mettre entre les mains d’un individu malintentionné.
La création d’une identité numérique peut porter préjudice à vos enfants sur le long terme

Dès le plus jeune âge, certains enfants se voient attribuer une « identité numérique » contenant potentiellement des centaines de photos qu’ils pourront difficilement effacer une fois adultes. Ainsi, selon une étude menée par l’agence britannique OPINIUM et publiée en 2018, les parents d’un enfant de 13 ans ont déjà publié en moyenne 1 300 photos de lui sur les réseaux sociaux.

Il est parfois difficile de mesurer l’ampleur et les conséquences des traces laissées sur nos enfants pour l’avenir. Ce qui ne pose pas de souci aujourd’hui pourrait paraître inacceptable demain. Toujours accessibles, les photographies et les vidéos partagées par les parents peuvent donc priver les enfants de leur capacité à définir leur propre image et leur identité. Elles peuvent porter atteinte à leur réputation en ligne (avec un risque de cyberharcèlement) et avoir des incidences négatives dans un cadre scolaire ou dans leur avenir personnel et professionnel.

Quelles sont les bonnes pratiques à adopter ?

Pour que vos enfants ne soient pas confrontés aux risques liés au « 

 », la CNIL vous livre des conseils sur les bonnes pratiques à adopter.
Privilégiez le partage par messagerie instantanée, par courriels ou par MMS

Évitez de partager des photos et des vidéos de votre enfant sur les réseaux sociaux : privilégiez le partage par messagerie privée instantanée sécurisée dont certaines proposent même des fonctionnalités qui vous permettent d’envoyer des messages éphémères. Le courrier électronique ou les MMS doivent également être privilégiés.

Ne partagez pas les images de votre enfant avec tous vos abonnés sur les réseaux sociaux, alors que vous pouvez les transmettre à vos proches de manière privée. N’hésitez pas à demander à vos proches de ne pas partager eux-mêmes les photos ou vidéos de votre enfant sur les réseaux sociaux sans votre accord.

Demandez l’accord de votre enfant et de l’autre parent avant toute publication

Avant de publier une photo ou une vidéo de votre enfant sur les réseaux sociaux, il est nécessaire d’en parler avec lui et d’obtenir son accord.

Vous devez également demander l’accord de l’autre parent. Plusieurs décisions de justices établissent clairement que diffuser des photographies de ses enfants, notamment sur les réseaux sociaux, est un acte non habituel qui nécessite l’accord des deux parents. (...)

Évitez le partage de certaines photos et vidéos et cachez le visage de votre enfant

Si vous décidez de publier des photos et vidéos de votre enfant, faites le tri.

Évitez la publication de certaines photos et vidéos qui ont trait à l’intimité de votre enfant (par exemple, une photo où il serait en maillot de bain ou encore dans son bain).

Il est également conseillé de cacher le visage de votre enfant (photographier votre enfant de dos, ajouter une émoticône sur son visage, etc.) avant de publier.
Sécurisez vos comptes et réduisez la visibilité de vos publications

Verrouillez vos comptes sur les réseaux sociaux en réglant la visibilité de vos publications à vos seuls abonnés pour éviter qu’un inconnu ait accès aux photos ou vidéos de vos enfants.

Pour chacun des réseaux sociaux, vous pouvez configurer les paramètres de confidentialité de votre compte pour limiter la visibilité de vos publications. (...)

Faites le tri dans vos abonnés et dans vos photos et vidéos publiées

Faites fréquemment le tri dans vos abonnés sur vos réseaux sociaux pour éviter d’être suivi par des personnes que vous ne connaissez pas. (...)

Vos enfants ont le droit au respect de leur vie privée et disposent d’un droit à l’image.

Les photos et vidéos de vos enfants sont des données personnelles. Gardez à l’esprit que votre enfant mineur a des droits numériques sur ses données. Il bénéficie même d’une protection renforcée. (...)

À noter que les enfants peuvent également agir contre leurs parents en cas de non-respect de leurs droits par ces derniers. En 2018, un adolescent de seize ans a ainsi porté plainte contre sa mère pour violation de sa vie privée. Le tribunal de Rome a ordonné à la mère de l’enfant d’arrêter de poster des photos de son fils sur les réseaux sociaux, sous peine d’amende.
Faire supprimer des photos ou des vidéos en ligne

Si les photos ou vidéos que vous avez publiées de vos enfants sur vos réseaux sociaux ont été réutilisés sans votre accord vous pourrez exercer, au nom de votre enfant, ses droits et notamment son droit à l’effacement. De la même manière, vos enfants peuvent demander l’effacement des photos ou vidéos les concernant sans votre accord.

Le réseau social devra alors effacer les données personnelles collectées dans le cadre de ses services, dans les meilleurs délais. (...)