Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
club de Mediapart/ Association GISTI
Plaidoyer pour un accueil local inconditionnel des personnes exilées
#exiles #migrants #immigration #accueil
Article mis en ligne le 14 novembre 2025
dernière modification le 11 novembre 2025

Nous, associations, collectifs en soutien des personnes exilées et de personnes concernées, nous rappelons que l’humanité s’est construite par les déplacements humains. Nous défendons la liberté de circulation et d’installation : personne n’est légitime à décider qui a le droit ou pas d’émigrer.

Empêcher la migration constitue une atteinte à l’intégrité de l’humanité et une négation de l’histoire des sociétés.

Nous considérons que la diversité culturelle est une richesse notamment par les rencontres suscitées ; en résonance avec le principe à valeur constitutionnelle de fraternité, nous défendons l’idée que la solidarité renforce les bases d’une société unie.

Nous défendons l’égal accès à l’autonomie, au droit de vivre dignement et sereinement en soutenant les démarches locales visant à sortir les personnes des situations administratives précaires, avec des droits de séjour pérennes.

Nous refusons toute politique discriminante et injuste à l’égard des personnes exilées constituant une forme de violence institutionnelle : celle qui condamne et réalise du tri entre les humains, multiplie les risques pour la vie des personnes, produit de la défiance entre les individus, et construit des frontières qui tuent.

Pour nous, territoires accueillants et acteurs d’espaces d’accueil, nous refusons dans notre action que les personnes exilées et accueillies aient à se justifier d’être parties ; nous défendons des espaces dans la société où elles peuvent être accueillies sans se sentir obligées d’expliquer les causes de leur départ. Ces histoires sont généralement violentes et intimes, elles réactivent des vécus traumatiques, et par conséquent se partagent en fonction des affinités.

Nous nous opposons à la gestion sécuritaire des migrations car elle est guidée par la peur et fondée sur l’idée de la migration comme une menace. Nous souhaitons rétablir un débat démocratique éclairé, sur la base de données fiables, et autour de valeurs communes, pour nous ressaisir du politique.

Pour cela, nous défendons une politique respectueuse de la dignité sans préjugés et sans peurs. Nous défendons l’effectivité des droits pour tous et toutes qui est un principe fondamental de l’État de droit.

Le principe d’accueil doit ainsi permettre l’accès à l’ensemble des besoins vitaux, à l’hébergement et au logement, à l’alimentation, à l’hygiène, à la santé, à la mobilité, à l’éducation, aux droits culturels, au travail de manière à ce que chacun et chacune puisse accéder à l’autonomie. Penser une société de l’accueil revient à se sentir collectivement responsable face à la vulnérabilité de chacun et chacune dans les différents moments de la vie et donner une égale valeur à tout être vivant.

Nous défendons l’accueil inconditionnel pour garantir l’accès de tous et toutes aux lieux, dispositifs et services sans qu’aucun critère d’aucune sorte ne s’applique et que les propositions s’adressent aux personnes en situation de précarité économique, sociale et/ou administrative.

Il est indispensable d’organiser cet accueil car il nous faut sortir de la gestion dans l’urgence en co-construisant des politiques pérennes de solidarité. Il s’agit de penser l’accueil dans les territoires, villes et villages, en reconnaissant la présence des personnes, qu’elles soient en transit plus ou moins long ou dans un souhait d’installation pérenne ; en reconnaissant la citoyenneté de résidence.

Nous défendons l’égalité politique c’est-à-dire l’idée selon laquelle chaque personne qu’elle soit établie ou nouvelle arrivante, est un sujet politique autonome et participe à la vie démocratique.

Dans l’intérêt général, les collectivités territoriales ont un rôle à jouer (...)

L’accueil est par ailleurs une contribution au bien commun permettant le maintien et l’amélioration des services publics pour tous et toutes et le renforcement de la vitalité de la vie locale d’un point de vue culturel, démographique et économique.

Les collectivités territoriales ont pour cela des marges de manœuvre et des ressources juridiques sur lesquelles s’appuyer pour agir.

Les moyens de chacune des collectivités résultent également des potentialités à créer des alliances avec les autres acteurs et actrices du territoire, de la société civile et des opportunités partenariales.

Propositions d’actions : accueillir, rendre l’installation possible (...)

Nous proposons de se saisir du droit comme ressource politique.

S’auto-saisir des compétences locales pour assurer de conditions minimales d’existence et assurer l’accès aux droits (...)

Le droit au logement comme priorité pour accéder aux autres droits (...)

Assurer le rôle historique d’aide sociale aux plus fragilisé·es (...)

Tous ces droits contribuent à assurer l’autonomie des personnes en situation de précarité administrative, et sortir de la logique de la dépendance, de l’aide et de l’humanitaire, pour assurer la qualité des liens entre les citoyen·nes.

Protéger et soutenir le tissu associatif et citoyen

Protéger les libertés associatives pour les actions de solidarité qui protègent les droits des personnes précarisées.

Soutenir et rendre visible le travail citoyen et associatif car accueillir c’est aussi accompagner (...)

Garantir la pérennité des actions alternatives en dehors des changements politiques et hors des pouvoirs publics.

Réaliser un travail critique du Contrat d’Engagement Républicain avec une proposition alternative : sur la base d’une charte fondée sur un autre type d’engagement réciproque afin de partager d’autres valeurs communes, discutées entre milieu associatif et pouvoirs publics locaux.

Renforcer la démocratie locale (...)