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France TV Info
Procès du féminicide de Chahinez Daoud : Mounir Boutaa condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour avoir brûlé vive son épouse
#feminicides
Article mis en ligne le 30 mars 2025
dernière modification le 29 mars 2025

La cour d’assises de la Gironde a livré son verdict au terme de cinq jours d’audience. La peine est assortie d’une période de sûreté de 22 ans, conformément aux réquisitions.

C’est un féminicide qui avait particulièrement marqué et choqué l’opinion. A l’issue de cinq heures de délibéré, la cour d’assises de la Gironde a condamné Mounir Boutaa, vendredi 28 mars, à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d’une période de sûreté de 22 ans, pour l’assassinat de son épouse Chahinez Daoud, le 4 mai 2021. Ce soir-là, après avoir tiré à deux reprises sur les jambes de sa femme, âgée de 31 ans, il l’avait brûlée vive devant son domicile, à Mérignac, dans l’agglomération bordelaise.

Mounir Boutaa n’a eu aucune réaction à l’énoncé du verdict. Debout, il a gardé les mains croisées derrière le dos, le visage sans émotion. Il dispose d’un délai de dix jours pour interjeter appel. (...)

Invité à prendre une dernière fois la parole depuis son box, vendredi, l’accusé avait déclaré "regretter sincèrement", tout en ajoutant que "l’erreur est humaine". "Je demande pardon au monde entier", avait conclu le quadragénaire, qui n’a pas eu un mot pour les parents de la victime au cours la semaine d’audiences, s’enfermant dans sa posture de mari persécuté. (...)

L’altération du discernement retenue, mais pas la réduction de peine

Les experts psychiatriques ont qualifié le fonctionnement de l’accusé de "paranoïaque" avec des "traits narcissiques" et ont estimé que son discernement était altéré, ce qui aurait pu limiter la peine encourue à 30 ans de réclusion. Mais la cour a écarté cette diminution, suivant le raisonnement de l’avocate générale Cécile Kauffman. Celle-ci avait invoqué un arrêt de la Cour de cassation du 16 mai 2024, selon lequel la personnalité de l’agresseur doit être prise en compte pour écarter cette diminution. Elle a justifié cette position par "sa dangerosité criminologique" et "son incapacité à se réinsérer", soulignant "les nombreux incidents ayant émaillé sa détention". (...)

Julien Plouton, avocat de la famille de Chahinez Daoud, avait décrit jeudi l’accusé comme "une figure emblématique" des auteurs de féminicides. Ce drame, qui a profondément bouleversé la France, a ravivé le débat sur la protection des victimes de violences conjugales. Toute la semaine, des militantes féministes se sont rassemblées devant le tribunal.