
Les jurés ont rendu leur verdict jeudi à New York dans l’affaire Stormy Daniels : Donald Trump a été reconnu coupable des 34 chefs d’inculpation qui pesaient contre lui dans ce procès pénal historique. Le rival de Joe Biden connaîtra sa peine le 11 juillet, en pleine campagne présidentielle. Son avocat a déjà prévenu qu’il ferait appel.
Une première dans l’histoire des États-Unis. Donald Trump a été reconnu coupable jeudi 30 mai de tous les chefs d’accusation à son procès pénal à New York pour des paiements dissimulés à une star de films X, un séisme pour l’ex-président américain, qui a dénoncé une "honte" en pleine course à la Maison Blanche.
Ce verdict historique, le premier contre un ancien président américain, n’empêchera pas le milliardaire républicain d’être candidat à la présidentielle du 5 novembre, face au démocrate Joe Biden, même en cas de condamnation à une peine de prison.
"Nous ferons appel dès que possible", a déclaré sur CNN Todd Blanche, principal avocat de l’ex-président dans ce dossier. "À New York, la procédure dit : il y a le prononcé de la peine. Ensuite, nous ferons appel."
Le prononcé de la peine par le juge du tribunal de Manhattan, Juan Merchan, aura lieu le 11 juillet, soit quatre jours avant la convention du Parti républicain qui doit investir Donald Trump, 77 ans, comme candidat de la droite américaine à la présidentielle. En attendant, il reste libre.
L’ancien locataire de la Maison Blanche (2017-2021), qui en une décennie a bouleversé la démocratie américaine, est resté stoïque, les épaules basses, dans la salle d’audience après la lecture du verdict, selon un journaliste de l’AFP.
"Nul n’est au-dessus des lois"
En sortant de cette pièce où il est venu tous les jours depuis mi-avril, il s’est décrit en "homme innocent", fustigeant un procès "truqué", qui serait une "honte". Défiant, il a assuré que le "vrai verdict" tomberait le 5 novembre, avant de rejoindre sa Trump Tower. Il y donnera vendredi matin une conférence de presse.
"Nul n’est au-dessus des lois", a réagi la campagne de Joe Biden, prévenant que seul le "bulletin de vote" permettra que Donald Trump ne retourne pas dans le Bureau ovale. (...)
En théorie, Donald Trump encourt jusqu’à quatre ans de prison ferme, possiblement assortis d’une amende. Mais le juge peut aussi prononcer une peine de prison avec sursis probatoire, voire des travaux d’intérêt général.
Le verdict tombe en pleine campagne présidentielle, alors que se profilent le premier débat entre Donald Trump et Joe Biden le 27 juin et la convention républicaine à Milwaukee (15-18 juillet), où le milliardaire recevra officiellement l’investiture de son parti. Jeudi soir, sur sa page Internet de levée de fonds, Donald Trump s’est dépeint en "prisonnier politique".
À cinq mois de l’élection, les conséquences de cette décision sur le scrutin sont difficiles à prédire, d’autant que le magnat républicain devrait faire appel. "Cela ne va probablement pas faire bouger beaucoup de votes", a prédit un politologue de l’Université chrétienne du Texas, Keith Gaddie.
Depuis 2023, ses inculpations dans quatre affaires pénales distinctes et ses trois condamnations au civil – des ennuis judiciaires qu’il qualifie de "chasse aux sorcières" orchestrée par l’establishment démocrate – ne l’ont pas empêché de remporter haut la main la primaire de son parti. Mais d’après plusieurs sondages, une partie des électeurs favorables à Donald Trump pourraient désormais renoncer à voter pour lui.
Privé de campagne sur le terrain, Donald Trump s’est quand même servi de son procès pour capter l’attention médiatique, prenant la parole plusieurs fois par jour en dehors de la salle d’audience, flanqué de ses enfants ou d’élus républicains venus le soutenir. Mais il a renoncé à témoigner durant son procès (...)