Les conseillers départementaux de Seine-Maritime ont reçu ce jeudi 20 novembre 2025 un rapport sur l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE). La conseillère départementale Léa Pawelski, co-rapporteuse du rapport, était notre invitée sur France 3 Normandie.
Le rapport sur l’Aide Sociale à l’Enfance en Seine-Maritime pourrait se résumer avec cette formule :"mieux prévenir, mieux repérer, mieux accompagner". (...)
Leurs actions résident dans la prévention, la protection, la lutte contre la maltraitance. Ces compétences sont à la charge des Départements.
Tout enfant dont le développement physique, intellectuel, affectif est gravement compromis, doit être pris en charge. Les mineurs isolés, français ou non, ont aussi droit à la protection de l’aide sociale à l’enfance.
Près de 5 000 enfants placés en Seine-Maritime
Un budget qui a été revu à la hausse ce qui n’est pas forcément une bonne nouvelle pour Léa Pawelski, conseillère départementale, co-rapporteuse d’un rapport sur l’ASE en Seine-Maritime : "C’est mauvais signe. On est dans une crise tellement importante qu’on ne cesse de voter des rallonges budgétaires sans qu’on ne voie d’amélioration sensible. Il va falloir faire des choix stratégiques pour contenir l’hémorragie".
La co-rapporteuse précise qu’ils ont constaté une saturation dans les dispositifs d’accueil (enfants placés dans les foyers ou les pouponnières) mais également dans les dispositifs accompagnants famille et enfant à domicile : "on a des juges qui ont décidé d’un suivi ou d’un placement pour des enfants et malheureusement le Département n’a pas assez de place pour mettre en place cet accompagnement pour tous les enfants".
"Il faut essayer d’intervenir de manière beaucoup plus massive avant qu’un juge ne décide de placer un enfant". Parmi les pistes : les mesures de suivi éducatif à domicile "pour ne pas laisser les situations se dégrader".
La conseillère assure qu’une ou deux années peuvent s’écouler entre le moment où le juge décide d’une mesure de suivi et la mise en place de celle-ci : "on retrouve cet enfant un an ou deux ans plus tard et il doit être placé en urgence".(...)
Le Département de la Seine-Maritime est en cours de recrutement pour des éducateurs ou des assistants familiaux.
Une mesure saluée par la Léa Pawelski : "les assistants familiaux sont le mode d’accueil le plus favorable à peu près à tous les types de profils qu’on peut connaître. Par exemple pour les enfants de moins de trois ans lorsqu’ils sont accueillis dans les pouponnières, on constate qu’à partir de plus de trois mois, ils régressent."
Le fléau de la prostitution des mineures placées
Les jeunes filles placées en foyer sont souvent victimes d’exploitation sexuelle : "ce phénomène prend de l’ampleur au fur et à mesure du temps. Ces enfants sont particulièrement vulnérables et semblent être dans le viseur des réseaux mafieux qui ont conscience qu’ici peut-être plus qu’ailleurs, il y a des enfants à manipuler".
En France, la prostitution des mineurs a triplé en dix ans : 20 000 mineures prostituées, un chiffre qui pourrait bien être en dessous de la réalité.
80 % des adolescentes exploitées sexuellement sont des enfants placées. (...)
certaines organisations criminelles, comme la DZ Mafia de Marseille, n’hésitent plus à venir chercher les filles jusque dans les foyers, des hommes armés menaçant les éducateurs.