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Réclamer l’éducation publique pour toutes et tous
#ecolepublique #ecoleprivee #democratie
Article mis en ligne le 26 janvier 2024
dernière modification le 24 janvier 2024

Dans un monde en proie à la fragmentation sociale, aux inégalités dommageables et à la détérioration de l’environnement, nous avons besoin plus que jamais d’une éducation publique de qualité, transformatrice et inclusive. Alors que nos systèmes politiques s’efforcent de résister à l’autocratie tout en promouvant la démocratie, l’éducation publique gratuite peut contribuer à former des populations bien informées, capables de relever ces défis mondiaux.

Un enseignement public, inclusif, gratuit, et de qualité est un droit humain. Au cours des dernières décennies, la communauté internationale a entrepris l’effort sans précédent de fournir une éducation publique aux deux milliards d’apprenant·e·s de la planète et de créer des systèmes d’apprentissage adaptatif à grande échelle. L’État est responsable de l’éducation publique et a l’obligation de réaliser le droit à l’éducation pour toutes et tous les apprenant·e·s. Cela exige des États qu’ils remplissent et développent le rôle central qui leur appartient.

Seuls les États ont la capacité de remédier aux énormes inégalités actuelles en matière d’éducation, qu’elles soient liées au genre, à la race, l’ethnie, l’origine, à la classe sociale, au handicap ou à de nombreuses autres formes d’exclusion. En outre, le concept de « qualité » dans l’éducation doit aller au-delà de la création de main-d’œuvre et de l’atteinte de mesures d’apprentissage étroites. (...)

Le projet d’une éducation universelle et égale est menacé par le rôle croissant des acteurs privés dans l’éducation. De nombreuses preuves dans tous les pays montrent que la privatisation de et dans l’éducation n’améliore pas la qualité et l’accès, mais entrave l’équité en ce qui concerne l’éducation, en contradiction avec le droit relatif aux droits humains, l’objectif de développement durable 4 des Nations Unies, et, souvent, la législation nationale. La logique de la privatisation et de la marchandisation de l’éducation comprend des éléments spécifiques (standardisation, rentabilité, autonomie et déréglementation) qui entraînent l’exclusion et la ségrégation de certain·e·s apprenant·e·s, y compris les personnes handicapées. Nous nous opposons à la privatisation de l’éducation parce qu’elle va à l’encontre de la vision de l’égalité, pas seulement pour les communautés à faibles revenus et marginalisées, mais pour tout le monde, entravant la cohésion sociale.

L’éducation publique souffre d’un sous-financement flagrant. (...)

Nous demandons aux institutions financières internationales de se détourner de l’austérité et de la dette et plutôt d’investir équitablement dans l’éducation. Dans le même temps, nous nous opposons au détournement de ressources publiques limitées pour soutenir des acteurs privés par le biais de partenariats public-privé. Les institutions financières internationales ne doivent pas financer les écoles privées de la maternelle au secondaire.

Au cours de la dernière décennie, les membres du Consortium sur la privatisation de l’éducation et les droits de l’Homme (PEHRC) ont travaillé ensemble pour faire progresser la compréhension et la mise en œuvre du droit à une éducation publique, gratuite, inclusive et de qualité, pour s’opposer à la privatisation de l’éducation et pour demander aux gouvernements et aux institutions de rendre compte de leurs obligations en matière de réalisation du droit à l’éducation. En tant que groupe d’organisations de la société civile, le Consortium réfute la vision de l’éducation comme un bien individuel au sein de systèmes inéquitables (...)

nous, les signataires, appelons les États à réaliser le droit à une éducation publique gratuite, inclusive et de qualité pour toutes et tous les apprenant·e·s, tout au long de la vie. Nous croyons que l’avenir de la société humaine dépend de notre engagement collectif en faveur de l’éducation publique. Nous, les organisations, mouvements et individu·e·s signataires, appelons tout le monde, en particulier les États, à se protéger contre les acteurs privés qui supplantent l’intérêt public et à réaliser le droit à une éducation publique, gratuite, de qualité et bien financée par les pouvoirs publics.

Plus précisément, nous appelons à l’action dans cinq domaines clés :
1) Donner la priorité au public (...)

2) Financer solidement l’éducation publique. (...)

3) Cesser de financer la privatisation de l’éducation. (...)

4) Réglementer les acteurs privés et faire appliquer les textes juridiques à leur égard. (...)

5) Un changement de discours. Malgré les campagnes de relations publiques bien financées qui prétendent que la privatisation de l’éducation résout les problèmes que l’État ne peut pas résoudre, les faits démontrent le contraire. (...)