
Face à l’accumulation de déchets plastiques, le recyclage est souvent présenté comme la solution, alors qu’il faudrait réduire notre consommation.
(...) La France s’est fixé un objectif très ambitieux : recycler 100 % de ses emballages en plastique à usage unique d’ici à 2025, dans le cadre de la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire, entrée en vigueur le 1er janvier. Un objectif qui paraît complètement irréaliste car, en 2021, nous n’avions recyclé que 27 % de tous nos emballages en plastique. Et un objectif présenté comme vertueux alors que c’est loin d’être aussi simple. (...)
Ils fourmillent dans le secteur alimentaire en vente directe ou à emporter. (...)
omniprésents dans les produits d’hygiène et la cosmétique, où leur durée de vie est un peu plus longue. Ils prospèrent également dans la filière agricole (...)
Des qualités qui se transforment en problèmes (...)
« Toutes les qualités du plastique comme matériau s’inversent en problèmes quand il devient déchet. Malléable, il se faufile partout ; résistant, il est difficile à traiter autrement que par la combustion ; bon marché, il rend sa collecte peu rentable ; hygiénique, il menace notre santé en s’accumulant dans l’environnement. » (...)
Le recyclage consiste à trier ces plastiques, puis à les broyer et à les laver en surface à l’eau ou avec un détergent avant de les fondre pour les transformer en granulés prêts à être utilisés pour fabriquer de nouveaux produits.
« Mais la décontamination est délicate : le plastique se dégrade et certaines impuretés sont difficiles à éliminer alors que l’absence de toxicité doit être garantie pour les emballages alimentaires » (...)
actuellement, seul le PET des bouteilles en plastique est recyclable pour fabriquer de nouvelles bouteilles. Et encore : trois fois au maximum, et à condition de lui ajouter du plastique vierge pour garantir sa qualité. D’ailleurs, aujourd’hui en Europe, seules 17 % des bouteilles en PET sont recyclées à l’identique. (...)
« Décyclé », il stimule l’addiction
Pour tous les autres emballages à usage unique, le recyclage se pratique en boucle ouverte : les déchets sont « décyclés » en des produits contenant un plastique de moindre qualité : vêtements, meubles, sacs, jouets, etc.
Mais ce procédé a un effet pervers : « Il donne bonne conscience alors qu’il stimule notre addiction. Nous continuons à acheter du plastique en pensant que les déchets seront recyclés, dénonce la chercheuse. De plus, il crée de nouvelles filières industrielles qui ont besoin de plastique en amont pour leur chaîne de production et qui produisent en aval des objets non recyclables. Ce qui contribue à augmenter nos déchets. » (...)
La grande distribution repose sur le plastique (...)
Certes, vous pouvez réduire votre empreinte plastique : acheter en vrac, choisir des substituts (inox, bois, coton, etc.). Mais il faudrait aussi imposer aux producteurs et aux distributeurs de réduire la part du plastique dans leur activité. (...)
On en est loin : pour l’instant, rien n’est prévu dans la loi Agec pour sanctionner les entreprises continuant à proposer des objets en plastique à usage unique après 2025.