Tout au long de l’année 2025, InfoMigrants a suivi les évolutions politiques en Europe et dans les pays de transit des migrants. Sur le sol européen, la Grèce et le Royaume-Uni ont durci le ton et la loi envers les immigrés - en situation irrégulière ou non. Sur le continent africain, la Tunisie et la Mauritanie ont accentué leur politique répressive à l’égard des sans-papiers. Tour d’horizon des événements les plus marquants.

1 /La circulaire Retailleau marque un tournant restrictif dans la régularisation des sans-papiers

En janvier 2025, Bruno Retailleau, alors ministre de l’Intérieur, transmet aux préfets une nouvelle circulaire "de fermeté" qui durcit les règles d’obtention à titre exceptionnel des cartes de séjour des étrangers en situation irrégulière, les fameuses AES ("admission exceptionnelle au séjour"). Exit la circulaire Valls, qui faisait office de référence.

La nouvelle circulaire de Bruno Retailleau rappelle le caractère exceptionnel de l’AES. Il faut désormais "au moins sept ans" de présence en France pour un étranger qui demande une AES, contre cinq ou trois ans dans certains cas auparavant. Pour être régularisées, les personnes doivent aussi avancer une preuve de leur maîtrise du français au niveau A2 - qui est celui demandé en langue vivante au collège.

Quelques mois plus tard, le ministre de l’Intérieur envoie une nouvelle circulaire aux préfets. Celle-ci vise cette fois-ci à restreindre l’accès à la nationalité française pour les étrangers. (...)

2/ En Mauritanie, chasse à l’homme et vague d’expulsions contre les migrants

Depuis le début de l’année 2025, Nouakchott mène une politique répressive envers les migrants subsahariens qui se trouvent dans le pays et qui attendent de prendre la route de l’Atlantique pour rejoindre l’archipel espagnol des Canaries. (...)

3/ En Grèce, le durcissement des lois anti-migrants

Déjà l’un des plus restrictifs d’Europe, l’arsenal législatif grec sur l’immigration s’est encore durci en 2025. Depuis le mois de mai, le séjour irrégulier dans le pays est considéré comme une infraction pénale et les personnes entrées et résidant dans le pays de manière irrégulière risquent des peines de prison pouvant aller jusqu’à cinq ans. (...)

Par ailleurs, il n’est plus possible pour les personnes entrées dans le pays de manière irrégulière de se faire régulariser après sept ans de présence dans le pays, comme c’était le cas auparavant. Le Parlement grec a également adopté en septembre une loi prévoyant "des retours forcés" pour des demandeurs d’asile déboutés vers leur pays d’origine ou des "pays tiers sûrs". (...)

Enfin, face aux nombreuses arrivées sur l’île de Crète en 2025, le gouvernement grec a également décidé de suspendre l’enregistrement des demandes d’asile pendant trois mois, entre juillet et octobre (...)

4/ Torre Pacheco et la soudaine flambée de violences

Début juillet, la ville de Torre Pacheco, dans le sud de l’Espagne, a été secouée pendant plusieurs nuits d’émeutes. En cause : la diffusion, le 9 juillet, de la photo d’un homme de 68 ans, le visage tuméfié. La victime affirme avoir été violemment agressée en pleine rue par trois jeunes d’origine nord-africaine.

L’affaire est rapidement récupérée et instrumentalisée par l’extrême droite. C’est le début d’une "chasse" aux immigrés marocains. Pour éviter une escalade, la Guardia Civil et la police locale déploient une centaine d’agents dans la ville.

L’affaire Torre Pacheco rappelle les émeutes en Irlande du Nord ou encore les violences britanniques anti-migrants en juillet devant un hôtel de demandeurs d’asile à Epping, près de Londres. (...)

5/ Le Royaume-Uni durcit le ton contre les immigrés en règle (...)

6/ En Tunisie, la dégradation des conditions de vie des migrants entraînent des records de retours volontaires (...)

7/ Lutter contre les traversées de la Manche : l’accord "un pour un" entre la France et le Royaume-Uni (...)

8/ En Allemagne, le nouveau chancelier Friedrich Merz entame un tour de vis de la politique migratoire (...)

9/ L’Espagne connaît une chute des arrivées sur l’archipel des Canaries mais une forte hausse dans les Baléares (...)