
Chaleurs automnales, précipitations rares... Les deux-tiers des nappes souterraines ont des stocks sous les normales de saison. Une situation critique.
(...) La situation est à la fois critique d’un point de vue météorologique, tel que le relève Météo-France dans un bulletin du 10 octobre, et d’un point de vue hydrologique, comme l’analyse cette fois le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) dans son état des lieux des nappes d’eau souterraine au 1er octobre.
Côté météo, le manque de pluie se fait cruellement sentir. (...)
Pour la première fois de leur histoire, de nombreuses villes ont franchi la barre des 30 °C en octobre. C’est, entre autres, le cas de Tours, Clermont-Ferrand, Lyon, Aix-en-Provence, Rodez ou Limoges, liste Météo-France. Conséquences : des sols plus secs que la normale, à un niveau comparable à 2022, à part sur le bassin de la Seine où l’on reste près de la normale. (...)
Le BRGM note également l’impact direct des activités humaines sur ces sécheresses et notamment de l’agriculture. « Dans la Drôme, les niveaux se sont stabilisés. Pas parce qu’il aurait beaucoup plu, ce n’est pas le cas, mais parce que la période de forte irrigation s’est arrêtée », souligne la chercheuse.
Réduction de la période de recharge (...)
Historiquement, les nappes ont tendance à se recharger en moyenne entre mi-octobre et mi-avril. Soit au moment où les plantes entrent en dormance, arrêtent de pomper l’eau dans les sols et permettent donc aux pluies de remplir les sous-sols. Avec la hausse des épisodes de chaleurs tardives à l’automne, sous l’influence du changement climatique, ainsi qu’avec l’avancée du printemps de plus en plus précoce, la végétation reste active de plus en plus longtemps, et réduit de manière délétère la période de recharge des nappes.
« Une situation de crise qui risque de devenir structurelle » (...)
Météo-France prévoit pour cet hiver plus de pluie que l’an dernier, mais aussi des températures très douces. Il est d’autant plus crucial, soulignent les spécialistes, de préserver les ressources en eau. Au 12 octobre, des arrêtés sécheresse de niveau « crise » concernaient près d’une cinquantaine de départements.