Les 21 et 22 août derniers, le CRID et ses membres ont invité une trentaine de militant.e.s du monde entier pour deux jours de débats politiques afin de confronter nos analyses et de construire des mobilisations communes.
Mali, Burkina Faso, Gabon, Tchad, Palestine, Liban, Iran, Inde, Philippines, Canada, États-Unis, Mexique, Colombie, Pérou, Brésil, Chili, Argentine, Espagne, Italie, Royaume-Uni… Dans un monde de plus en plus fragmenté, est-il possible en 2023 de construire des analyses partagées et de porter un projet commun ?
Telle était la trame de fond de ce premier séminaire international des partenaires du CRID depuis l’adoption en 2021 de notre nouvelle stratégie pluriannuelle, centrée sur « l’animation, depuis la France, d’une dynamique de réflexion et d’action pour la solidarité internationale, pour développer des alternatives à la mondialisation capitaliste et ses ravages, et résister aux reculs des droits et libertés ».
Ce séminaire avait en réalité valeur de test. La guerre en Syrie, puis en Ukraine, le soulèvement iranien et aujourd’hui la vague de coups d’États africains, agissent comme des révélateurs des clivages qui traversent les mouvements sociaux de gauche. Quand on combat la mondialisation capitaliste et l’impérialisme de l’Occident, peut-on soutenir des révoltes qui fragilisent des gouvernements anti-impérialistes ? Doit-on condamner des interventions armées visant à réduire l’influence occidentale ? Les élections constituent-elles une condition sine qua non de la légitimité de tout gouvernement ?
Le sens de la solidarité internationale en question (...)
A l’heure ou la dynamique altermondialiste issue des Forums Sociaux Mondiaux a clairement marqué le pas, c’est le sens même de la solidarité internationale et du combat internationaliste qui est en question.
Après une matinée consacrée à l’interconnaissance, en grand et en petits groupes, en espagnol, anglais et français, nous voyions déjà apparaître de nombreuses connexions entre les participant.e.s, tant les enjeux qui nous traversent sont reliés. Lutte contre les projets extractivistes des multinationales, résistance à l’autoritarisme d’État, lutte contre le patriarcat, pour la défense du vivant et des cultures autochtones… (...)
Construire des solidarités politiques « par le bas » (...)
Réinventer la démocratie
L’expérience des militant.e.s d’Amérique Latine vient éclairer d’un jour particulier l’actualité politique africaine ou arabe. Sur ce continent qui a connu de nombreux coups d’État, on observe que les contre-révolutions néo-fascistes succèdent souvent aux soulèvements populaires. L’échec du projet de nouvelle Constitution au Chili et sa reprise en main par l’extrême droite est là pour l’illustrer (...)
« Comment résister concrètement, et pas seulement par des discours, à cette poussée de l’extrême droite, que l’on observe partout ? »
Pour Gus Massiah, à la suite de ces débats : « Il apparaît clairement que la démocratie formelle occidentale n’est pas la solution à l’oppression des peuples, et qu’il faut d’urgence inventer d’autres formes de démocratie ». (...)
Volonté d’unité et d’action commune (...)
Un agenda collectif (...)
Pour Alassane Dicko, militant malien en exil suite à des menace des militaires au pouvoir : « Les problématiques auxquelles nous faisons face sont les mêmes : oppression des femmes, des peuples autochtones, destruction de l’environnement, répression des mouvements… Nous pourrions imaginer une journée commune de grève pour dénoncer cela ! »
Des perspectives enthousiasmantes, qui tracent un agenda clair pour les années à venir. (...)