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"Si j’avais de l’argent, je paierais pour ‘me retourner’" : l’OIM débordée face à la hausse des demandes de "retour volontaire" depuis la Tunisie
#Tunisie #exiles #migrants #immigration #racisme #OIM
Article mis en ligne le 30 juillet 2025
dernière modification le 25 juillet 2025

Les démantèlements de camps à répétition, les violences subies, les expulsions dans le désert et le harcèlement des autorités ont convaincu des milliers de Subsahariens vivant en Tunisie de rentrer chez eux. Depuis le début de l’année, l’Organisation internationale des migrations (OIM) enregistre une hausse de 20% des demandes de "retour volontaire" de migrants établis dans ce pays du Maghreb. Mais l’agence, débordée, peine à prendre en charge tous les dossiers et des centaines de personnes se retrouvent livrées à elles-mêmes.

"Je n’en peux plus, je veux quitter la Tunisie". À l’instar de Seydou*, un Ivoirien de 24 ans, ils sont des milliers de migrants vivant dans ce pays du Maghreb à espérer pouvoir profiter prochainement du programme de "retour volontaire" de l’Organisation internationale des migrations (OIM).

Car cette année, ce dispositif - qui permet aux exilés de rentrer chez eux avec une aide financière - tourne à plein régime en Tunisie. Depuis janvier, plus de 4 740 personnes en ont bénéficié, contre 3 950 à la même période de 2024, indique l’agence onusienne à InfoMigrants. Soit une augmentation de 20%.

"La vie en Tunisie est devenue trop difficile"

Début avril, d’immenses files se sont formées devant les locaux de l’agence à Tunis mais aussi à Sfax, où des milliers de migrants ont érigé des campements dans les champs d’oliviers de la région en attendant de tenter la traversée de la Méditerranée. (...)

En cause : la politique migratoire tunisienne qui a rendu infernal le quotidien des Subsahariens dans le pays. Depuis 2023 et un accord signé avec l’Union européenne, le gouvernement tunisien fait tout pour éloigner les exilés des côtes du pays – notamment en les expulsant dans le désert à la frontière avec l’Algérie ou la Libye - et les empêcher de prendre la mer vers l’Europe. (...)

pour que l’OIM puisse procéder au rapatriement d’un migrant, elle doit être en possession d’un laissez-passer consulaire. Or les ambassades peuvent mettre beaucoup de temps à délivrer ce précieux sésame.

"Le délai de traitement d’un dossier peut varier en fonction de plusieurs paramètres, tels que la situation personnelle du migrant, les procédures médicales et légales, notamment dans les cas de mineurs non accompagnés, les contraintes logistiques ou les formalités administratives liées au pays de retour", explique l’OIM. "Le départ intervient généralement dans un délai de quelques semaines, sous réserve de la finalisation des aspects logistiques", ajoute l’agence.

Des centres d’accueils saturés (...)