
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a exprimé son espoir, samedi, de parvenir à "une paix juste aussi vite que possible", au début du premier sommet sur la paix en Ukraine qui se tient en Suisse, sans la Russie. La vice-présidente américaine, Kamala Harris, a annoncé une aide de plus de 1,5 milliard de dollars, principalement pour le secteur énergétique et pour l’aide humanitaire.
Le sommet pour la paix a démarré, samedi 15 juin, avec une cinquantaine de chefs d’État et de gouvernement autour de Volodymyr Zelensky, mais sans la Russie.
"Tout ce qui sera convenu (à ce sommet) fera partie du processus de rétablissement de la paix dont nous avons tous besoin", a déclaré Volodymyr Zelensky, ajoutant : "Nous verrons l’Histoire se faire lors de ce sommet".
Quelque 90 pays y participent mais ce sommet affiche des ambitions mesurées en l’absence de la Russie et de la Chine.
"Ensemble, nous faisons le premier pas vers une paix juste", a dit le président ukrainien, ajoutant que "le monde est plus fort" que Vladimir Poutine.
Mais le président russe a de facto fixé, vendredi, la reddition de l’Ukraine comme condition pour des pourparlers. Des exigences rejetées par Kiev et ses alliés, à l’image de la cheffe du gouvernement italien, Giorgia Meloni, qui les a qualifiées, samedi, de "propagande". (...)
La présidente suisse, Viola Amherd, aux côtés de son homologue ukrainien, voit déjà plus loin que ce week-end.
"Nous pouvons préparer le terrain pour des discussions directes entre les parties belligérantes, explique t-elle. Si nous voulons inspirer un processus de paix, la Russie doit également être impliquée à un moment donné. Cela est clair pour tous", a-t-elle ajouté.
Un deuxième sommet est envisagé, auquel Kiev espère qu’une délégation russe participera.
“La prochaine conférence ne devrait absolument pas se dérouler sans la Russie. Nous devons parler à l’ennemi", a lancé la présidente slovène, Natasa Pirc Musar. (...)
Pour avoir un maximum de soutien, les Suisses ont tenté d’inviter le plus grand nombre de pays possibles, non sans difficulté. Parmi les pays émergents des Brics, seule l’Arabie saoudite envoie son chef de la diplomatie. Le Brésil, l’Inde ou encore l’Afrique du sud ont des envoyés de rang moins élevé. Pékin n’entend pas envoyer d’émissaire en l’absence de Moscou. (...)
La déclaration finale est toujours en discussion. (...)
Dimanche, trois sujets seront abordés en groupes de travail : sûreté nucléaire, liberté de navigation et sécurité alimentaire, et aspects humanitaires, notamment le sort des enfants ukrainiens déportés en Russie.
Le Premier ministre irlandais, Simon Harris, a dénoncé ce "vol d’enfants", indiquant s’attendre à ce que leur déportation "s’amplifie à l’approche des mois d’été, lorsque l’on entend des références répugnantes à des programmes de vacances en Russie".
Les Ukrainiens réclament le retour de près de 20 000 mineurs "déportés ou déplacés de force" en Russie.
Un des thèmes majeurs est de voir "comment on peut faire revenir les enfants déportés" grâce à l’aide d’autres États ou organisations internationales, a déclaré Didier Reynders, commissaire européen pour la Justice. (...)
En Ukraine sur le front oriental de Donetsk, où se déroulent de violents combats, des soldats sont dubitatifs sur ce grand raout diplomatique, tout comme les experts. (...)
Volodymyr Zelensky, arrivé dès vendredi soir, vient de passer les dernières semaines à plaider sa cause à travers le monde entier et du G7 en Italie avec un prêt de 50 milliards de dollars en poche. (...)
Le président ukrainien a aussi signé des accords de sécurité avec les États-Unis et le Japon en marge du G7, et reçoit de nouveau des armes des États-Unis après de longs mois d’attente qui ont mis son armée en grande difficulté.
Enfin, vendredi soir, les 27 ont donné leur "accord de principe" à l’ouverture des négociations d’adhésion à l’UE.