
Plus de cinquante personnes ont été tuées et plus d’une centaine d’autre blessées, samedi, dans un bombardement attribué aux paramilitaires soudanais contre un marché à Omdourman, près de Khartoum, la capitale du Soudan.
Quarante personnes ont été tuées samedi 1er février dans un bombardement attribué aux paramilitaires soudanais contre un marché à Omdourman, proche banlieue de la capitale Khartoum, a indiqué une source médicale à l’AFP.
La source à l’hôpital Al-Nao, qui a requis l’anonymat, a indiqué que l’établissement était débordé et avait besoin de davantage d’unités de sang et d’équipements pour soigner les blessés.
Cinquante-quatre personnes ont péri et 158 autres ont été blessées dans le bombardement, a déclaré le ministère de la Santé et cette source qui a imputé l’attaque aux Forces de soutien rapide (FSR, paramilitaires), en guerre contre l’armée depuis avril 2023.
Les FSR, dirigées par Mohamed Hamdane Daglo, ont démenti avoir mené le bombardement.
"Les roquettes sont tombées au milieu du marché aux légumes" (...)
Roquettes, obus et drones
Après des mois d’impasse apparente dans la capitale, l’armée y a lancé en janvier une offensive, et repris des bases clés, y compris son quartier général qui était assiégé par les paramilitaires depuis le début de la guerre.
Les FSR ont été chassées de nombreux de leurs bastions, de plus en plus repoussées à la périphérie de la capitale.
Des témoins de l’attaque de samedi, la dernière en date à viser des civils sur des marchés, ont déclaré à l’AFP que les tirs d’artillerie, soutenus par des drones, provenaient de l’ouest d’Omdourman, encore contrôlée par les FSR. (...)
Vendredi, le chef de ces forces paramilitaires, Mohamed Hamdane Daglo, avait juré de chasser l’armée de la capitale, y reconnaissant ainsi indirectement pour la première fois des revers face aux forces rivales. (...)
3,6 millions de Soudanais ont déjà fui la capitale
Depuis le début des bombardements la visant, il y a près de 22 mois, la ville de Khartoum n’est plus que l’ombre d’elle-même, avec des quartiers entiers investis par des combattants.
Entre avril 2023 et juin 2024, 26 000 personnes ont été tuées dans la seule capitale, selon un rapport de la London School of Hygiene & Tropical Medicine, et au moins 3,6 millions de ses habitants l’ont fuie, selon les Nations unies.
Selon des témoins qui n’ont pas pu, ou voulu, partir, les habitations et zones résidentielles ont été régulièrement bombardées. (...)
Au moins 106 000 personnes souffrent de la famine dans la capitale, selon un système de classification soutenu par des agences de l’ONU, alors que 3,2 millions de Soudanais souffrent de la faim à des niveaux critiques.
À travers tout ce pays du nord-est de l’Afrique, la famine a été déclarée dans cinq zones, principalement dans la région occidentale du Darfour, ravagée par la guerre, et devrait en toucher cinq autres d’ici au mois de mai. (...)