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Traversées de la Manche : l’accord franco-britannique sur l’échange de migrants entre en vigueur
#Manche #migrants #immigration #RoyaumeUni #France
Article mis en ligne le 7 août 2025
dernière modification le 6 août 2025

L’accord franco-britannique "un pour un" a été ratifié, ont annoncé les ministères britannique et français de l’Intérieur. Cet accord prévoit le renvoi en France d’un migrant arrivant au Royaume-Uni par "small boat", en échange de quoi Londres s’engage à accepter un migrant se trouvant en France et exprimant sa volonté de demander l’asile.

L’accord conclu entre la France et l’Angleterre prévoyant le retour en France de migrants arrivés par petit bateau au Royaume-Uni en échange de l’envoi outre-Manche de migrants se trouvant en France, entre en vigueur mardi 5 août, a annoncé lundi le ministère britannique de l’Intérieur. Le ministère de l’Intérieur français évoque, lui, un dispositif qui débute ce mercredi.

Cet accord vise à dissuader les traversées de la Manche sur des embarcations précaires organisées par des réseaux de passeurs. Pour cela, l’accord prévoit que toute personne entrant au Royaume-Uni via une traversée de la Manche en "small boat" pourra être immédiatement arrêtée à son arrivée et renvoyée en France par le gouvernement britannique. En échange, Londres s’engage à accepter un migrant se trouvant en France, justifiant de liens avec ce pays, et exprimant sa volonté de s’installer au Royaume-Uni.

Les deux gouvernements ont signé le "texte final la semaine dernière" et la Commission européenne a "donné son feu vert à cette approche innovante pour décourager l’immigration illégale", a indiqué le Home Office dans un communiqué (...)

Selon le texte consulté par InfoMigrants, les ressortissants étrangers en France pourront déposer une demande pour le Royaume-Uni à condition d’être originaire d’un pays étranger à l’espace économique européen, être âgé de plus de 18 ans et avoir des documents d’identité récents. Les demandeurs ne doivent pas non plus avoir obtenu la protection internationale auprès d’un autre pays ou une autorisation de séjour en France.

Si le dossier est accepté, le candidat se verra accorder une autorisation d’entrée au Royaume-Uni "pour une période pouvant aller jusqu’à trois mois", peut-on lire dans le document.

Le traité précise également que le retour des migrants en France se fera dans un délai de 14 jours après leur arrivée au Royaume-Uni en "small-boats". Une demande formelle devra être envoyée aux autorités françaises pour chaque transfert. L’ensemble du processus pourrait prendre trois mois et le Royaume-Uni en assumera tous les coûts.

Les mineurs non accompagnés ne seront pas concernés par le dispositif.

"L’objectif est clair : casser les filières" (...)

"Il s’agit d’une étape importante pour démanteler le modèle économique des gangs criminels organisés à l’origine de ces traversées", s’est félicitée la ministre de l’Intérieur britannique, Yvette Cooper. Son homologue français, Bruno Retailleau, a salué "un dispositif expérimental dont l’objectif est clair : casser les filières".

Le dispositif sera limité dans le temps, jusqu’en juin 2026, soit la date à laquelle doit entrer en vigueur le pacte asile et immigration. (...)

Projet critiqué

Cet accord est loin de faire l’unanimité. "Nous nous sentons méprisés et pas écoutés. On ne connaît pas les conditions de mises en application. Je ne vois pas comment cet accord peut être dissuasif", a réagi la maire de Calais Natacha Bouchart (Les Républicains) sur Cnews.

"Une fois de plus, les réfugiés sont traités comme des colis, et non comme des personnes, tandis que le public doit payer le prix d’un autre échec cruel et coûteux déguisé en politique", a tancé de son côté l’ONG Amnesty International ce mardi.

Dès l’annonce de l’accord, plusieurs ONG opérant sur le littoral français avaient, elles aussi, dénoncé un accord "absurde" et même "dangereux".
Lutte contre l’immigration renforcée

Sous pression à cause des arrivées par la Manche qui atteignent des records, le gouvernement britannique multiplie les durcissements de sa politique migratoire. Et cet accord en est la dernière étape en date. (...)