
Cinq ans après la mort du livreur de 42 ans lors d’un contrôle de police, les juges d’instruction viennent d’ordonner le renvoi d’Arnaud B., Michaël P. et Ludovic F. devant le tribunal correctionnel, estimant que leurs « actions conjuguées » ont causé son décès.
UnUn comportement « non adapté, négligent et imprudent ». C’est ainsi que les juges d’instruction qualifient l’action des trois policiers mis en examen dans l’enquête sur la mort de Cédric Chouviat lors d’un contrôle, le 3 janvier 2020 à Paris, pendant lequel il a subi un plaquage ventral et une clé d’étranglement alors qu’il était menotté et casqué.
Conformément aux réquisitions du parquet, ils viennent de renvoyer Arnaud B. (33 ans), Michaël P. (38 ans) et Ludovic F. (28 ans) devant le tribunal correctionnel pour homicide involontaire.
Dans leur ordonnance datée du 17 décembre, dont Mediapart a pris connaissance, les magistrats concluent que le décès du livreur de 42 ans a été « causé par les actions conjuguées des trois fonctionnaires interpellateurs » qui sont intervenus sur lui après l’avoir mis au sol, conduisant à son asphyxie. Une quatrième fonctionnaire de police, « en retrait » de la scène et placée sous le statut de témoin assisté, bénéficie d’un non-lieu. (...)
Comme l’a révélé un enregistrement issu de son téléphone, le livreur de 42 ans a répété « j’étouffe » à au moins sept reprises sans que les fonctionnaires relâchent leur étreinte. Malgré l’expertise rendue par un acousticien et une tentative de reconstitution sonore, les juges concluent à l’impossibilité de prouver que les policiers auraient entendu ses appels à l’aide et les auraient « volontairement ignorés ». (...)