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« Trump dénigre les travailleurs » : les syndicats se mobilisent pour Kamala Harris
#USA #Trump #Harris #electionpresidentielle #syndicats
Article mis en ligne le 4 novembre 2024
dernière modification le 1er novembre 2024

Aux États-Unis, les syndicats sont courtisés tant par les Démocrates que par les Républicains. À quelques jours de l’élection présidentielle, les organisations de travailleurs pourraient faire basculer le scrutin. Enquête.

Partout où je vais, je dis aux gens : “Écoutez, vous n’êtes peut-être pas syndiqué, mais vous feriez bien de remercier un syndicaliste… pour la semaine de cinq jours. Vous feriez bien de remercier un syndicaliste pour les arrêts maladie. Vous feriez bien de remercier un syndicaliste pour les congés payés. Parce que nous le savons : lorsque les salaires des syndiqués augmentent, les salaires de tout le monde augmentent.” » Le 2 septembre dernier, la vice-présidente et candidate démocrate à l’élection présidentielle aux États-Unis Kamala Harris prenait la parole lors d’un événement organisé à l’occasion de la fête du Travail américaine.

Quelques semaines plus tard, l’ancien président et candidat républicain Donald Trump privatisait un restaurant McDonald’s pour y servir des frites à l’occasion d’une grande opération de communication. En ligne de mire : les travailleurs, indépendamment de leur engagement syndical. Courtisés depuis des mois, les syndicats pourraient peser gros dans l’élection présidentielle américaine qui se tient le 5 novembre.

La majorité des syndicats, une trentaine au total, ont apporté leur soutien à la candidate démocrate Kamala Harris (...)

Si Donald Trump lorgne sur l’électorat ouvrier, il peine à agréger les syndicats. Le candidat républicain ne peut compter que sur l’appui de quelques associations mineures de policiers, qui n’ont pas répondu à nos sollicitations d’interviews. (...)

Menaces sur la santé des travailleurs (...)

Pendant son mandat de 2017 à 2020, Donald Trump avait nommé plusieurs avocats hostiles aux syndicats au Conseil national des relations du travail (National Labor Relations Board), une agence indépendante du gouvernement américain chargée des élections syndicales et d’enquêtes sur les pratiques illégales dans le monde du travail.
Les routiers lâchent les Démocrates

Pourtant, le 18 septembre, les Teamsters, le puissant syndicat des routiers américains, comptant près d’1,3 million de membres, a créé la surprise. Son président Sean O’Brien a déclaré que l’organisation ne soutiendrait ni Kamala Harris ni Donald Trump. « Malheureusement, aucun des principaux candidats n’a été capable de prendre des engagements sérieux envers notre syndicat pour garantir que les intérêts des travailleurs soient toujours placés avant ceux des grandes entreprises », a justifié le chef du syndicat.

C’est un coup de massue pour le Parti démocrate, qui avait été soutenu par les Teamsters à toutes les élections présidentielles depuis 2000. Le geste a été interprété par Donald Trump comme un soutien à son égard. (...)

Le taux de travailleurs syndiqués est descendu à 10 % ces dernières années aux États-Unis. Leurs bulletins pèsent donc proportionnellement moins que dans les années 1980 où ils étaient près de 20 %. Mais les syndicats contribuent surtout à « faire participer les électeurs », selon Tobias Higbie : « Ils sont capables de mobiliser leurs membres pour qu’ils aillent frapper aux portes, passer des coups de téléphone, écrire des lettres . » (...)

Le 5 novembre, Kamala Harris et Donald Trump auront besoin des syndicats pour faire basculer les « swing states » de la « ceinture de la rouille », la « Rust Belt » [région industrielle du nord-est du pays, ndlr], notamment la Pennsylvanie, le Michigan, et le Wisconsin. Le dernier sondage publié par l’institut de recherche Pew en septembre dernier donnait à la candidate démocrate seize points d’avance sur Donald Trump au sein de l’électorat syndiqué.