
Huit journalistes arrêtés pour avoir couvert des rassemblements interdits doivent être libérés jeudi alors que la contestation en Turquie, déclenchée par l’incarcération du maire d’opposition d’Istanbul Ekrem Imamoglu, est entrée dans sa deuxième. Une chaîne de télévision turque proche de l’opposition a été condamnée jeudi à dix jours d’interruption de ses programmes.
La contestation est entrée dans sa deuxième semaine en Turquie où les autorités, confrontées à des manifestations d’une ampleur inédite depuis douze ans, ont ordonné, jeudi 27 mars, la libération de huit journalistes arrêtés pour avoir couvert des rassemblements interdits.
Parmi eux figure le photographe de l’Agence France-Presse Yasin Akgül, arrêté lundi à l’aube à son domicile à Istanbul, incarcéré depuis mardi et libéré jeudi après-midi. Les poursuites contre ce reporter de 35 ans n’ont cependant pas été levées par la justice, a indiqué son avocat à l’AFP.
La justice turque avait ordonné jeudi matin la libération de huit journalistes arrêtés lundi à Istanbul et Izmir, une mesure qui devrait intervenir au cours de la journée. L’ONG Reporters sans Frontières (RSF) s’est dite "soulagée" par cette annonce, exigeant la libération des deux autres encore aux mains des autorités. Selon une ONG, ces deux journalistes arrêtés à Izmir sont toujours en garde à vue jeudi.
La chaîne de télévision turque Sözcü TV, proche de l’opposition et déjà visée récemment par une amende, a, elle, été condamnée jeudi à dix jours d’interruption de ses programmes pour "incitation du public à la haine et à l’hostilité", selon le Haut conseil turc de l’audiovisuel (RTÜK), en pleine contestation dans le pays.
Le RTÜK a également imposé des amendes et une suspension de certains programmes à trois autres chaînes critiques du pouvoir, parmi lesquelles Halk TV, dont cinq journalistes avaient été arrêtés fin janvier, accusés d’avoir tenté d’influencer la justice. Les journalistes avaient finalement été relaxés. (...)