
L’ex-avocat militaire avait permis de révéler, en 2017, le scandale des crimes de guerre de l’armée australienne en Afghanistan. Fâché avec l’institution militaire, David McBride avait remis des masses de documents classifiés à des médias, qui avaient mis au jour des dizaines de faits. Ce mardi, il a été condamné à cinq ans et huit mois de prison. (...)
Une lourde peine amplement méritée, pour les uns ; l’incapacité de la démocratie australienne à protéger ses lanceurs d’alerte, pour les autres. (...)
lanceur d’alerte ou pas ? Les juges ont estimé que non, que McBride avait agi par " intérêt personnel ", pour régler des comptes. Pour ses avocats, qui vont faire appel sur le quantum de la peine, McBride a bien agi dans l’intérêt public.
Pour les défenseurs des droits humains, le cas McBride démontre que la protection des lanceurs d’alerte ne fonctionne pas. (...)
Il a fallu attendre 2020 pour qu’une enquête interne de l’armée reconnaisse que les troupes australiennes ont tué illégalement 39 prisonniers et civils afghans. Sur les 19 soldats incriminés, aucun n’a encore été jugé.
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– (Elucid media)
Un lanceur d’alerte australien révèle les crimes de son pays et risque la prison
Comme son compatriote Assange, David McBride, ancien avocat de l’armée australienne, a remis une foule de documents militaires à des journalistes de l’Australian Broadcasting Corporation (ABC), des documents classifiés détaillant des crimes de guerre commis par des soldats des forces spéciales australiennes en Afghanistan. Il a récemment plaidé coupable de vol et de partage d’informations secrètes et risque une lourde peine de prison.
meurtres déguisés de sang-froid, des tortures de prisonniers, des familles assassinées, des enfants innocents tués d’une balle dans la poitrine et des corps abandonnés et exposés aux intempéries. L’armée australienne a laissé derrière elle en Afghanistan une traînée de sang que des responsables militaires diligents ont tenté (en vain) de dissimuler dans les sables brûlants de Kandahar. (...)
Il ne fait pas bon être lanceur d’alerte en Australie. Et pas seulement en Australie. Partout, le pouvoir tente de réduire au silence tous ceux qui cherchent à dénoncer ses intrigues et ses meurtres impunis. Partout, le pouvoir craint les fuites et c’est pourquoi il crucifie les lanceurs d’alerte ; en cela il poursuit le vieil adage mussolinien : en frapper un pour en éduquer 100. (...)