
Un migrant a été tué lors d’un échanges de coups de feu entre la police serbe et des migrants, près d’un campement situé dans le nord-ouest de la Serbie, non loin de la frontière croate, a indiqué vendredi le ministère serbe de l’Intérieur. Selon un communiqué du ministère, l’incident est survenu lors d’un "contrôle renforcé des mouvements des migrants"
Le ministère serbe de l’Intérieur a indiqué, vendredi 23 mai, qu’un migrant avait été tué dans un échange de tirs entre la police serbe et un groupe d’exilés à proximité d’un campement de fortune dans le nord-ouest de la Serbie, près de la frontière avec la Croatie.
L’incident est survenu lors d’un "contrôle renforcé des mouvements des migrants" entre la ville de Sid et la frontière croate, explique le ministère dans un communiqué. "Au cours de l’opération, des migrants en situation irrégulière ont ouvert le feu contre la police. Un migrant est mort et quatre autres personnes ont été arrêtées sur place", selon la même source, qui précise que "plusieurs personnes ont pris la fuite et sont recherchées".
Plusieurs dizaines de milliers de migrants originaires de pays d’Asie et d’Afrique traversent chaque année les Balkans occidentaux pour tenter d’entrer en Europe occidentale.
"Groupes criminels organisés"
Les autorités policières serbes et bosniennes ont fait état ces dernières années de formation de "groupes criminels organisés" composés de migrants qui "établissent les campements" dans des zones frontalières en Serbie et en Bosnie et qui organisent le passage clandestin de migrants. (...)
Les ONG serbes de défense des droits, elles, décrivent plutôt des exilés logés dans des appartements privés dans les centres urbains. KlikAktiv, une ONG serbe qui développe des politiques sociales, avait expliqué, début mai à InfoMigrants, que "de plus en plus de migrants [faisaient] état d’enlèvements, d’extorsions et d’autres formes d’abus de la part de passeurs et de groupes criminels ces derniers mois."
L’organisation a même documenté "des cas de migrants enlevés et retenus dans des lieux isolés (généralement des logements privés) jusqu’à ce que leur famille paie une rançon pour leur libération".
Démantèlement systématique des camps
Une situation qui découle notamment de la politique serbe qui vise, depuis 2023, à démanteler systématiquement tous les camps de fortune construits dans les zones frontalières.
Cette politique est notamment visible à Horgoš, un village serbe à la frontière hongroise. Toutes les personnes qui tentent de s’installer dans des bâtiments inoccupés de la ville sont systématiquement expulsés. Les autorités les transfèrent dans des camps à Kikinda et Presevo, au nord-est et au sud de la Serbie. (...)