
Dans la ville dirigée par Louis Aliot (RN), où la police municipale revendique de « harceler les dealers », Nicolas O., 45 ans, a écopé de six mois de prison avec sursis et deux ans d’interdiction professionnelle pour des violences commises en 2023.
Lundi 8 juillet, le tribunal correctionnel de Perpignan a condamné Nicolas O., un policier municipal de 45 ans, à six mois de prison avec sursis et deux ans d’interdiction d’exercer pour deux interpellations violentes, survenues en juin et décembre 2023, au nom de la lutte contre le trafic de stupéfiants. La condamnation prononcée ne sera pas inscrite à son casier judiciaire. (...)
Contactée par Mediapart quelques jours après l’ouverture d’une enquête pénale sur ces violences filmées, la mairie de Perpignan annonçait l’ouverture d’une « enquête interne », tout en défendant fermement ses agents, contraints d’effectuer une interpellation « particulièrement compliquée » au terme d’une « course-poursuite », « sur un point de deal connu dans le quartier Saint-Mathieu, gangréné par le trafic de stupéfiants ».
Lors du procès qui s’est tenu début mai, devant une vingtaine de policiers municipaux et leur directeur, le parquet avait dénoncé des « violences gratuites » sans requérir toutefois l’interdiction d’exercer. (...)
En décembre 2023, une vidéo amateur de 38 secondes montrait Nicolas O. poussant un adolescent menotté contre une façade, cognant sa tête dans les barreaux métalliques d’une fenêtre. Il le maintenait ensuite face au mur avant de lui donner trois coups de pied dans les mollets pour l’obliger à s’asseoir.
Ce mineur non accompagné arabophone de 17 ans, prénommé Nordine, avait finalement écopé d’un « avertissement pénal probatoire » pour détention de cannabis. Son interpellation lui a aussi valu trois points de suture à l’arcade sourcilière et deux au-dessus de la lèvre. Il s’est ensuite évanoui dans la nature. Dans leur rapport, les policiers municipaux expliquaient les blessures de Nordine par une chute, sans mentionner les coups. (...)
Contactée par Mediapart quelques jours après l’ouverture d’une enquête pénale sur ces violences filmées, la mairie de Perpignan annonçait l’ouverture d’une « enquête interne », tout en défendant fermement ses agents, contraints d’effectuer une interpellation « particulièrement compliquée » au terme d’une « course-poursuite », « sur un point de deal connu dans le quartier Saint-Mathieu, gangréné par le trafic de stupéfiants ».
Lors du procès qui s’est tenu début mai, devant une vingtaine de policiers municipaux et leur directeur, le parquet avait dénoncé des « violences gratuites » sans requérir toutefois l’interdiction d’exercer. (...)
Le policier municipal a également été condamné pour des violences commises six mois plus tôt, début juin 2023. Alors que son équipage patrouillait dans la cité Saint-Assiscle, à la recherche de « dealers », il avait contrôlé puis violemment interpellé Amir B., 20 ans, en bas de chez sa mère. (...)
Après vingt-trois ans dans l’armée, Nicolas O. s’était récemment mis au service de la municipalité dirigée par Louis Aliot, figure du Rassemblement national (RN). Dans l’attente de son procès, il avait été placé sous contrôle judiciaire, avec l’interdiction d’exercer au contact du public, et affecté dans un autre service de la mairie. (...)