
À Stains, en août 2021, un conducteur et sa passagère avaient été grièvement blessés lors d’un refus d’obtempérer. La juge d’instruction estime que les fonctionnaires de la BAC ont réagi d’une manière « disproportionnée », alors que le véhicule ne représentait plus de danger.
Le conducteur, Nordine A., et sa compagne Merryl B. avaient été grièvement blessés par balles. Chacun des deux a subi plus de trois mois d’interruption totale de travail (ITT) et souffre encore de lourdes séquelles.
Dans une ordonnance datée du 12 décembre, révélée par Le Parisien et que Mediapart a également consultée, la juge d’instruction Claire Thépaut écarte la légitime défense invoquée par les policiers. Selon son analyse, ils n’étaient pas non plus dans les clous de la « réforme Cazeneuve » de 2017, ayant élargi les conditions d’ouverture du feu lors des refus d’obtempérer. Le conducteur, Nordine A., et sa compagne Merryl B. avaient été grièvement blessés par balles. Chacun des deux a subi plus de trois mois d’interruption totale de travail (ITT) et souffre encore de lourdes séquelles.
Dans une ordonnance datée du 12 décembre, révélée par Le Parisien et que Mediapart a également consultée, la juge d’instruction Claire Thépaut écarte la légitime défense invoquée par les policiers. Selon son analyse, ils n’étaient pas non plus dans les clous de la « réforme Cazeneuve » de 2017, ayant élargi les conditions d’ouverture du feu lors des refus d’obtempérer. (...)
De son côté, Nordine A. a été définitivement condamné à deux ans de prison ferme, le 29 novembre 2022, pour « refus d’obtempérer » et « violences avec arme par destination » (sa voiture). (...)
Dans son ordonnance de renvoi, la magistrate constate « l’improvisation » et « l’absence de maîtrise » des policiers dans l’usage de leurs armes, malgré leurs sept et onze ans de métier au moment des faits. Comme l’a noté l’expert balistique, Jonathan F. « avait son collègue dans l’angle de tir » quand il a fait feu « depuis l’arrière dans l’urgence ». Quant à Valentin L., il « s’est mis en danger », au début du contrôle, en passant devant la Citroën et en montant sur le capot. Blessés lors de cette intervention, les deux policiers ont eu sept et dix jours d’ITT. (...)
Les tirs ayant touché Nordine A., Merryl B. et leur véhicule « ne peuvent être considérés comme strictement proportionnés et ne répondent pas à l’absolue nécessité », avance la juge d’instruction. En conséquence, l’ordonnance conclut que « l’ensemble des tirs des policiers en réplique, intervenus après cette marche arrière, nombreux et atteignant des zones potentiellement létales » sortent du cadre prévu par la loi et justifient le renvoi des policiers devant le tribunal. (...)