
Plus de deux ans après le décès de João Baptista Fernandes Miranda sur un chantier, le parquet de Bobigny a décidé de poursuivre une entreprise sous-traitante, Sampieri Construction, et deux de ses responsables pour homicide involontaire.
Plusieurs entreprises et des dizaines d’ouvriers s’affairent quand, soudain, un énorme bruit métallique interrompt chacun dans sa tâche. Une plaque métallique de 300 kilos vient de tomber de sept mètres du niveau - 2 au niveau - 3 à travers une trémie – un trou pour laisser passer un conduit.
Dans sa chute, cette plaque a heurté la tête casquée de João Baptista Fernandes Miranda, un salarié d’Eiffage de 60 ans, père de cinq enfants. L’ouvrier décède sur le coup. Né au Cap-Vert, il était arrivé en France il y a près de quarante ans, où il a travaillé toute sa carrière dans le BTP. « Il est mort l’année où il devait prendre sa retraite », confiait, en octobre dernier, sa sœur Maria de Fátima Vaz Miranda, qui habite toujours au Cap-Vert.
Selon nos informations, deux ans et demi après ce drame, le parquet de Bobigny a décidé de poursuivre une entreprise sous-traitante, Sampieri Construction, et deux de ses employés et responsables, pour « homicide involontaire dans le cadre du travail ». C’est la deuxième entreprise qui sera jugée pour ce chef d’inculpation sur un chantier du Grand Paris Express après Dodin Campenon Bernard, une filiale de Vinci, définitivement condamnée après l’accident de travail mortel de Maxime Wagner, en février 2020. (...)
l’enquête conjointe de la police et de l’inspection du travail a permis de mettre en exergue les comportements à haut risque de cette entreprise et de deux de ses responsables qui auraient conduit à cet accident de travail mortel.
Des comportements contraires au Code du travail et à toutes les procédures de sécurité mises en place sur ce chantier. (...)
Négligences et cadences élevées (...)
Cette enquête remet sur le devant de la scène la question de la sécurité sur ces immenses chantiers franciliens du Grand Paris, où déjà six personnes ont perdu la vie depuis 2020. En effet, si elle met en cause des comportements individuels, elle soulève plusieurs interrogations.
En premier lieu, le recours à la sous-traitance, facteur accidentogène reconnu dans le BTP. (...)