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Une manifestation de gauche contre l’antisémitisme et le racisme interdite à Paris !
#antismitisme #racisme #extremedroite #gauche
Article mis en ligne le 13 novembre 2023

Nous vivons un moment d’une extraordinaire gravité en France. Tout est manipulé, détourné, perverti. En particulier la lutte contre l’antisémitisme.

Ce dimanche 12 novembre, une « manifestation contre l’antisémitisme et les racismes et contre l’extrême droite » était organisée par la gauche à Paris, notamment à l’appel de la France Insoumise, de syndicats lycéens et étudiants. « Face aux discours et actes antisémites, islamophobes et contre toutes les formes de racisme. Faisons bloc » disait l’appel, soutenu également par l’organisation TSEDEK, composée de juifs et juives contre le colonialisme.

L’idée était de se réunir sans l’extrême droite devant le Vélodrome d’Hiver. Un lieu hautement symbolique, puisque c’est à cet endroit que la police française a raflé et parqué plus de 13.000 juifs en 1942, avant de les envoyer vers les camps de la mort, sur ordre de Pétain. Un antisémitisme historique, d’État, lié à l’extrême droite, qui a tué massivement. Contrairement au spectre « islamo-gauchiste » fabriqué par les médias et une certaine classe politique. L’histoire et les mots ont un sens, il était important de le rappeler.

Ce samedi après-midi, la LICRA – acronyme qui veut littéralement dire « Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme » – appelait à interdire cette manifestation CONTRE LE RACISME ET L’ANTISÉMITISME. Cette organisation, qui n’est plus qu’une succursale du gouvernement, préfère défiler avec le Rassemblement National et Reconquête, les héritiers des SS et des pétainistes le même jour. L’inversion est totale. (...)

Quelques heures plus tard, son souhait a été exaucé. La manifestation de gauche était interdite, soi-disant pour des raisons de dépôt trop tardif.

Non seulement les macronistes organisent une marche prétendument « contre l’antisémitisme » avec l’extrême droite, mais ils veulent empêcher ceux qui le veulent de manifester sans elle. En réalité, une manifestation aux mots d’ordre clairs, contre l’antisémitisme et le racisme, à l’appel de la gauche aurait détruit le narratif du pouvoir, qui tente de faire croire que la gauche serait antisémite. Il fallait liquider l’événement : seul le défilé appelé par la droite et l’extrême droite, avec les forces politiques pro-israéliennes, doit être visible ce dimanche. Nous vivons un épisode de manipulation absolue.

Cette dérive autoritaire est scandaleuse et irresponsable. (...)

Lire aussi :

 11 Novembre : marée humaine pour la Palestine

En ce 11 novembre, nous commémorons en Europe la fin de la Première Guerre Mondiale, atroce boucherie industrielle qui a elle-même créé les conditions d’un second conflit militaire encore plus terrible, qui a précipité le monde dans l’horreur 20 ans plus tard.
Ce jour, des millions de personnes ont à nouveau manifesté contre le massacre mécanique organisé par l’État israélien contre le peuple palestinien.

➡️ À Londres, au moins 300.000 personnes ont manifesté selon la police, c’est l’une des plus grosses manifestations de l’histoire du pays. Le gouvernement voulait interdire la manifestation, mais la police londonienne s’y est opposée : une ambiance très différente de la France. Des groupes d’extrême droite ont tenté de s’en prendre à la mobilisation, sans succès.

➡️ À Paris, des dizaines de milliers de personnes ont à nouveau pris les rues, avant la grande instrumentalisation gouvernementale prévue dimanche dans la capitale.

➡️ À New York et dans de nombreuses villes des USA, la mobilisation reste puissante.

➡️ À Cape Town, en Afrique du Sud, tout un peuple soutient Gaza, alors que la propre histoire du pays, marquée par l’apartheid, ne peut que résonner avec la situation en Palestine.

➡️ À Barcelone en Catalogne, très forte affluence également.

➡️ À Sanaa au Yemen, près d’un million de personnes étaient dans les rues. (...)

Lire aussi :

 (Mediapart)
Le matin, le rassemblement raté de LFI-quotidienne-20231112-201506%20&M_BT=167753986353]

Pour contrer ce rassemblement voulu, par la majorité, comme un moment d’union nationale, La France insoumise avait organisé, dans la matinée, son propre évènement : le dépôt de gerbes au pied du monument en hommage aux victimes de la rafle du Vél’ d’Hiv’.

Mais celui-ci laissera un goût amer au proches de Jean-Luc Mélenchon présents. Les organisateurs avaient pourtant prévu un dispositif plutôt modeste : quelques dizaines de militant·es, une poignée de député·es et des représentant·es d’organisations lycéennes et étudiantes devant déposer des gerbes de fleurs au pied du monument situé place des Martyrs juifs du Vélodrome d’Hiver, dans le XVe arrondissement. (...)

Quelques minutes plus tard, un cordon de CRS est intervenu, non pas pour évacuer les manifestants comme le réclamaient les organisateurs de la cérémonie, mais simplement pour s’interposer entre les deux camps, figeant ainsi la confrontation.

Au bout d’une demi-heure de face-à-face, et alors que plusieurs élu·es LFI avaient déjà quitté les lieux, les organisateurs ont finalement choisi de déposer leurs gerbes à quelques mètres du monument. Les prises de parole, elles, se sont limitées à celles d’organisations lycéennes, fortement perturbées par les cris des contre-manifestants. (...)

« Nous irons partout où l’extrême droite n’a pas sa place », a affirmé Aurélie Trouvé, citant plusieurs rassemblements dans d’autres villes desquels l’extrême droite a été exclue. C’est ainsi qu’à Strasbourg se sont réuni·es François Ruffin, Clémentine Autain, Alexis Corbière et Raquel Garrido, dans une ambiance plus apaisée. « Il n’y a pas eu de heurts, on a eu beaucoup de remerciements d’être présents », affirme Clémentine Autain, jointe par Mediapart.

« Nous sommes droits dans nos valeurs », a encore assuré Aurélie Trouvé. « Il y a un lien entre la montée de l’extrême droite et celle de l’antisémitisme » et « nous n’avons pas attendu l’appel de cet après-midi pour nous mobiliser contre l’antisémitisme et tous les racismes », a affirmé la députée.

Mais à peine la sonorisation allumée, un petit groupe de quelques dizaines de contre-manifestants a surgi de la foule et s’est installé sur le monument en brandissant des pancartes, et criant : « Touche pas au Vél’ d’Hiv’ ! » ou encore « Non à la récupération ! ». Ces militants n’ont pas précisé s’ils appartenaient à une organisation, mais l’un d’eux a mentionné que « sa famille » faisait partie des plus de treize mille juifs raflés puis déportés les 16 et 17 juillet 1942.