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Violences sexuelles dans le cinéma : retour sur les moments forts de la commission d’enquête, avant l’examen du rapport
#MeToo #femmes #Violencessexuelles #Cinema #judithGodrèche
Article mis en ligne le 4 avril 2025
dernière modification le 2 avril 2025

Le rapport de la commission d’enquête sur les "violences commises dans les secteurs du cinéma, de l’audiovisuel, du spectacle vivant, de la mode et de la publicité", rédigé par Erwan Balanant (Les Démocrates) sera examiné, ce mercredi 2 avril, par les députés membres de l’instance. L’occasion pour LCP de revenir sur les moments forts de cette commission d’enquête présidée par Sandrine Rousseau (Ecologiste et social).

Comme le veut la procédure, ce rapport fera l’objet d’une présentation et d’un vote à huis clos, avant d’être rendu public la semaine prochaine, mercredi 9 avril, lors d’une conférence de presse à laquelle devraient participer, selon les informations de LCP, plusieurs des actrices qui ont témoigné devant la commission présidée par Sandrine Rousseau (Ecologiste et social).
Des actrices qui plaident pour "une révolution"

"La dévoration d’un enfant par un loup". Telle avait été la métaphore employée par Judith Godrèche, lors de son audition du 14 mars 2024, pour décrire ce que lui avaient fait subir les réalisateurs Jacques Doillon et Benoit Jacquot, alors qu’elle était encore mineure.

C’est à cette occasion que l’actrice et réalisatrice, dénonçant un "système féodal" et des "abus d’autorité" envers les femmes et les enfants présents sur les tournages, avait demandé aux députés de "prendre l’initiative d’une commission d’enquête sur le droit du travail dans le monde du cinéma, et, en particulier, ses risques pour les femmes et les enfants". Et l’actrice d’appeler de ses vœux une "révolution" qui vienne mettre fin à "l’oppression du plus faible" et aux violences sexistes et sexuelles dans le milieu du cinéma. (...)

Une fois constituée, la commission d’enquête "relative aux violences commises dans les secteurs du cinéma, de l’audiovisuel, du spectacle vivant, de la mode et de la publicité" avait une nouvelle fois auditionné Judith Godrèche, le 18 décembre 2024. Celle-ci avait notamment réagi aux propos tenus la veille par l’ancien directeur des Cahiers du Cinéma, de la Cinémathèque et d’Unifrance, Serge Toubiana.

Ce dernier avait nié connaître la nature de la relation entre Judith Godrèche et Benoît Jacquot, respectivement âgés de 14 ans et de 39 ans au début de cette relation (...)

Devant les députés de la commission d’enquête, Sara Forestier a relaté que l’équipe du film l’avait dissuadée de se rendre au commissariat, en la "faisant culpabiliser" sur les éventuelles conséquences économiques d’une plainte : "Ils ont [eu] peur par rapport à l’argent, aux assurances", a-t-elle , ajoutant que "licencier l’acteur [aurait coûté] beaucoup d’argent".

Au fil des auditions, d’autres actrices ont fait part d’expériences traumatisantes et d’abus, comme Nina Meurisse, qui a indiqué qu’elle était toujours "sous le choc" de scènes de viol et d’automutilation tournées à l’âge de 10 ans, ou encore Anna Mouglalis, qui explique avoir refusé une séance d’hypnose proposée par le scénariste et psychanalyste Gérard Miller alors qu’elle était âgée d’une vingtaine d’années.
Le "caractère systémique" des violences dénoncé par Sandrine Rousseau

Au-delà même des violences les plus graves et tombant sous le coup de la loi, la présidente de la commission d’enquête, Sandrine Rousseau (Ecologiste et social) a pointé le caractère destructeur d’un système à l’œuvre dans le monde de la culture. "Il faut que vous entendiez que la souffrance est bien trop grande pour quelque chose qui relève juste de l’art en réalité. (...)

(..Dans le même esprit, la journaliste Raphaëlle Bacqué a souligné la responsabilité du milieu du cinéma, et de la société française dans son ensemble. Co-auteure d’un livre d’enquête sur Gérard Depardieu (Une affaire très française, Albin Michel, 2024), elle a estimé lors de son audition que "la France entière" connaissait les agissements du célèbre acteur depuis les années 1980.) (...)

Faisant un premier bilan des travaux de la commission d’enquête, Sandrine Rousseau a évoqué, auprès de LCP, le "caractère systémique" des violences sexuelles et sexistes "dans le monde de la culture", tout en reconnaissant des "volontés d’avancées qu’on ne trouve pas ailleurs", notamment en raison des "enjeux financiers", puisqu’un film "abimé" par des accusations peut perdre un grand nombre de ses spectateurs.
Echanges tendus avec Dominique Besnehard

Parmi leurs très nombreuses auditions, les députés ont entendu, le 13 mars, l’ancien agent et producteur Dominique Besnehard, qui a semblé relativiser les accusations visant Gérard Depardieu, alors que l’acteur est notamment accusé de viol par l’actrice Charlotte Arnould. (...)

Le champ de la commission d’enquête ayant été élargi au-delà la sphère du cinéma, les députés ont notamment auditionné l’ancien directeur de l’information de TF1, Robert Namias, le 7 novembre. Celui-ci a affirmé ne pas avoir eu connaissance, à l’époque, des graves accusations formulées à l’encontre de Patrick Poivre d’Arvor. (...)

Lors de son audition, l’ex-dirigeant de TF1 a été interpellé par Estelle Youssouffa (LIOT). Ancienne journaliste à LCI, une chaîne du groupe, l’élue s’est dite "stupéfaite" par la ligne de défense de Robert Namias : si Estelle Youssouffa a reconnu que les accusations de viol n’étaient pas connues au sein du groupe TF1, elle a ajouté que le "harcèlement sexuel" reproché à Patrick Poivre d’Arvor l’était de "la rédaction et de la direction". (...)