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CGT/Communiqué intersyndical de la CGT, CFDT, FO, CFE-CGC, CFTC, UNSA, FSU et Solidaires
🔴 Aucune réponse concrète aux attentes du monde du travail : l’intersyndicale appelle à une mobilisation massive le 2 octobre !
#Greves #2octobre #manifestations #intersyndicale
Article mis en ligne le 30 septembre 2025
dernière modification le 25 septembre 2025

Après la réussite de la mobilisation interprofessionnelle du 18 septembre, l’ensemble des organisations syndicales avait posé un ultimatum. Elles ont été reçues ce matin par le Premier ministre, pour obtenir des réponses concrètes aux revendications exprimées par les travailleuses et les travailleurs.

L’intersyndicale déplore une occasion manquée. Après un long échange avec le Premier ministre sur les enjeux qui se posent pour le monde du travail, aucune réponse claire n’a été apportée à la colère des salarié·es, agent·es, demandeurs·euses d’emploi, jeunes, retraité·es …

Le Premier ministre a expliqué qu’il n’était pas en mesure de connaître la copie finale du budget 2026 qui sera adoptée par le Parlement, alors que l’intersyndicale attendait au moins des pistes sur une copie initiale. Ni rupture avec les mesures présentées en juillet, ni engagement sur ce que pourraient être des mesures de justice sociale et fiscale.

Le monde du travail a assez souffert et c’est pourquoi l’ensemble des organisations syndicales appelle à amplifier la mobilisation lors d’une nouvelle journée d’action et de grève interprofessionnelle le jeudi 2 octobre prochain pour exiger :

➡️ L’abandon de l’ensemble du projet de budget et notamment le doublement des franchises médicales, l’année blanche (désindexation des pensions, des prestations sociales, des salaires des agent·es de la fonction publique et du budget des services publics), la suppression de 3000 postes de fonctionnaires et la réforme de l’assurance chômage, ainsi que des projets attaquant le code du travail, et le 1er mai ;
➡️ La justice fiscale, avec la mise en place de dispositifs qui taxent les gros patrimoines et les très hauts revenus, et contraignent le versement des dividendes ;
➡️ La conditionnalité sociale et environnementale des 211 milliards d’euros d’aides publiques aux entreprises privées ;
➡️ Des moyens budgétaires à la hauteur pour les services publics partout sur le territoire ;
➡️ Une protection sociale de haut niveau et l’abandon du recul de l’âge légal de départ à la retraite à 64
ans ;
➡️ Des investissements dans une transition écologique juste et la réindustrialisation de la France, et des mesures contre les licenciements.

Pour préparer et réussir les grèves et manifestations du 2 octobre, les travailleuses et travailleurs et leurs syndicats maintiendront la pression et leurs revendications salariales par des actions dans les entreprises, les services et administrations, par différentes initiatives, organisations de réunions d’information, assemblées générales du personnel …

Les organisations syndicales conviennent d’ores et déjà de se revoir très rapidement.

Paris, le 24 septembre 2025

Lire aussi :

 (Mediapart)

En « position de force », l’intersyndicale appelle à amplifier la mobilisation le 2 octobre

Après avoir été reçus par le premier ministre, les syndicats déplorent l’absence de réponse claire à leurs revendications et appellent à une nouvelle journée de grève le jeudi 2 octobre. Le patronat, également convié à Matignon, confirme quant à lui la tenue d’un rassemblement le 13 octobre. Dans la soirée, le premier ministre a invité les uns et les autres à revenir discuter. (...)

Nouvelle invitation

Dans un communiqué publié en début de soirée, Matignon propose aux partenaires sociaux de revenir discuter « dans les prochains jours pour parler plus précisément du budget et du projet global qu’il portera » et annonce qu’il leur enverra un courrier « pour leur demander leur contribution sur cinq thématiques ». À savoir : le financement de la protection sociale, la réindustrialisation, la qualité de vie au travail, le renforcement du paritarisme et la modernisation du marché du travail.

Sébastien Lecornu assure par ailleurs aux partenaires sociaux qu’il n’entend pas « passer en force » mais « avancer en lien avec eux », ajoutant : « Dans l’histoire récente, jamais un premier ministre n’avait reçu les partenaires sociaux à deux reprises avant même la formation de son gouvernement. »

« Nous sommes en position de force », avait scandé, plus tôt, Sophie Binet, la secrétaire générale de la CGT, en sortant de Matignon. « Le premier ministre nous a dit que, jamais, dans la Cinquième République, un premier ministre n’avait été aussi fragile », a-t-elle raconté, voyant dans ces propos la seule « bonne nouvelle » du rendez-vous. Sébastien Lecornu aurait ensuite ajouté : « Je ne suis pas Édouard Philippe, je n’ai pas 350 députés sur lesquels m’appuyer. »

Sophie Binet a par ailleurs jugé « lunaire » la présence autour de la table de trois ministres démissionnaires (travail et emploi, santé et travail et fonction publique). « On ne savait plus trop dans quel espace-temps on était […]. Encore au mois de juillet ou bien au mois de septembre ? », a taclé la cégétiste alors que Sébastien Lecornu n’a toujours pas composé de gouvernement, deux semaines après sa nomination.

Les revendications de l’intersyndicale restent les mêmes : abandon de l’ensemble du projet de budget annoncé par François Bayrou mi-juillet, justice fiscale via la taxation des gros patrimoines et revenus, déploiement de moyens « à la hauteur » pour les services publics, abandon de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans et conditionnalité « sociale et environnementale » des aides publiques aux entreprises.
Le flou sur l’assurance-chômage

Depuis qu’il est chef du gouvernement, Sébastien Lecornu, qui prône « la rupture », n’a reculé que sur un point : la suppression de deux jours fériés. « Je souhaite que l’on épargne celles et ceux qui travaillent », a-t-il déclaré, le 13 septembre, dans un entretien à plusieurs titres de la presse régionale.

Face à l’intersyndicale ce mercredi, il n’a, semble-t-il, fait aucune promesse concrète – ni concession ni engagement. Et entretenu le flou sur l’avenir d’une énième réforme de l’assurance-chômage, lancée par l’exécutif dans le cœur de l’été alors que de nouvelles règles sont entrées en vigueur au printemps 2025, après un accord arraché il y a moins d’un an par les partenaires sociaux.

« On a compris que ce serait enterré, mais rien de précis », a estimé Sophie Binet, démentie quelques heures plus tard par les représentants du patronat, également reçus par le premier ministre. (...)

En théorie, selon la feuille de route, les représentant·es des salarié·es et du patronat ont jusqu’au 15 novembre pour s’entendre, faute de quoi le gouvernement reprendra la main. Mais dès la mi-septembre, Force ouvrière et la CFDT ont engagé un recours en référé devant le Conseil d’État pour contester la légalité de la lettre de cadrage et notamment la dégradation de la trajectoire financière des comptes de l’assurance-chômage, avancée par l’exécutif.
« Énorme meeting » patronal

Pas étonnant, dans ce contexte, que le premier ministre puisse tergiverser, du moins pour le moment, avant de lancer une nouvelle attaque sur les droits des chômeuses et chômeurs – qui serait la sixième depuis 2019. Selon le représentant de l’Union des entreprises de proximité (U2P), Sébastien Lecornu a toutefois abordé la délicate question d’un durcissement des droits en cas de rupture conventionnelle, sujet au menu de la lettre de cadrage.

Au sortir de leur rencontre avec le premier ministre, les représentants du patronat, dont les attentes sont diamétralement opposées à celles de l’intersyndicale, tenaient en tout cas des propos moins acides. « Il nous a écoutés sur les points d’alerte et les propositions, souligne Patrick Martin, président du Medef. Le premier ministre est encore plus conscient que vous et moi que ses marges de manœuvre sont assez étroites. »

Patrick Martin confirme par ailleurs l’organisation d’un grand rassemblement patronal le 13 octobre, « toutes organisations patronales confondues », un « énorme meeting » souhaité par le patron du Medef « pour dire positivement, joyeusement, ce que nous sommes et ce que nous sommes fiers d’être », avait-il clamé la veille, lors d’un évènement organisé par Bpifrance, la banque publique d’investissement.

Tandis que l’intersyndicale réclame plus de « justice fiscale », le patronat appelle à ne pas « sacrifier les entreprises et l’économie » et fustige la taxe Zucman, proposition d’un impôt plancher de 2 % sur le patrimoine des ultrariches, sur la table dans le cadre des négociations de non-censure entre Sébastien Lecornu et le Parti socialiste. (...)