
L’armée israélienne a indiqué dimanche matin avoir mené une nouvelle série de frappes sur l’Iran contre des cibles liées à son "projet d’armes nucléaires" dont le ministère de la Défense, au troisième jour de la confrontation militaire entre les deux pays. Huit personnes sont mortes et plus de 130 ont été blessées à la suite des tirs de missiles iraniens dimanche matin sur le centre d’Israël et la région ouest de Jérusalem. Suivez notre direct.
(...) Les Houthis du Yémen affirment avoir visé Israël avec des missiles balistiques en coordination avec l’Iran
Les Houthis du Yémen, alignés sur l’Iran, ont déclaré dimanche avoir ciblé le centre d’Israël, Jaffa, avec plusieurs missiles balistiques au cours des dernières 24 heures, en coordination avec l’Iran.
Le groupe a lancé des attaques contre Israël, dont la plupart ont été interceptées, dans le cadre de ce qu’il considère comme un soutien aux Palestiniens de Gaza. (...)
Trump prévient que l’Iran sera confronté à la puissance américaine "à des niveaux jamais vus auparavant" s’il attaquait les États-Unis
"Les États-Unis n’ont rien à voir avec l’attaque contre l’Iran", a écrit dimanche Donald Trump sur son réseau social, Truth.
"Si nous sommes attaqués de quelle que manière que ce soit par l’Iran, toute la force et la puissance des forces armées américaines s’abattront sur vous à des niveaux jamais vus auparavant", a-t-il ajouté. "Cependant, nous pouvons facilement parvenir à un accord entre l’Iran et Israël, et mettre fin à ce conflit sanglant !!!" (...)
Le bilan en Israël passe à huit morts et plus de 130 blessés
L’Iran a lancé deux séries de tirs de missiles sur le centre et le nord d’Israël, qui ont fait depuis samedi soir huit morts et plus de 130 blessés, selon Magen David Adom, équivalent israélien de la Croix-Rouge. (...)
Israël a visé le ministère de la Défense iranien et des sites liés au "projet d’armes nucléaires"
L’armée israélienne a indiqué dimanche matin avoir mené une nouvelle série de frappes sur l’Iran contre des cibles liées à son "projet d’armes nucléaires" dont le ministère de la Défense, au troisième jour de la confrontation militaire entre les deux pays.
L’armée israélienne a déclaré sur Telegram que son aviation avait "achevé une importante série de frappes basées sur le renseignement visant un certain nombre de cibles à Téhéran liées au projet d’armes nucléaires du régime iranien", citant notamment le ministère iranien de la Défense et le siège de l’Organisation d’innovation et de recherche défensives de l’Iran, également connue sous son acronyme persan, SPND.
Plus tôt, l’agence de presse iranienne Tasnim avait affirmé que le ministère de la Défense à Téhéran avait été pris pour cible par des frappes d’Israël et qu’un des bâtiments avait été "légèrement endommagé". (...)
Des sirènes et des explosions entendues à Jérusalem et Tel-Aviv
Les sirènes d’alerte anti-aérienne ont retenti et des explosions ont été entendues à Jérusalem et Tel-Aviv dimanche matin, selon des journalistes de l’AFP, au troisième jour d’une opération militaire israélienne contre l’Iran qui a entraîné une riposte iranienne.
L’armée israélienne a annoncé sur X que des millions de personnes "courent actuellement vers les abris alors que les sirènes retentissent" dans plus d’une dizaine de villes du pays, après l’annonce par Téhéran du tir d’une nouvelle salve de missiles sur le territoire israélien. (...)
L’Iran a annoncé tirer une nouvelle salve de missiles sur Israël, la deuxième menée dans la nuit de samedi à dimanche, au troisième jour d’affrontement militaire entre les deux pays ennemis. "Une nouvelle vague de l’opération Promesse honnête 3 a commencé il y a quelques minutes", a rapporté vers 03 h 10 (samedi 23 h 40 GMT) la télévision d’État, diffusant en direct des images d’Israël dans l’attente des frappes. (...)
L’Iran a activé sa défense anti-aérienne samedi soir dans neuf provinces dont celle de Téhéran, après que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a dit vouloir frapper "tous les sites du régime" dans le cadre de son attaque sans précédent contre la République islamique, déclenchée vendredi matin avec l’objectif de l’empêcher d’obtenir l’arme nucléaire.
Les nouvelles frappes dimanche matin sont intervenues après le lancement samedi soir d’une nouvelle salve de missiles iraniens sur les zones côtières et le nord d’Israël samedi soir, qui ont fait au moins un mort et 14 blessés selon les secours. Une jeune femme a été déclarée morte après avoir été sortie de décombres d’immeubles d’habitation dans la région de Haïfa (nord) où le Magen David Adom, équivalent israélien de la Croix-Rouge, avait indiqué avoir porté secours à 14 blessés dont un dans un état critique. (...)
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Le sixième round de négociations sur le programme nucléaire iranien, prévu dimanche à Oman, entre Téhéran et Washington n’aura sans doute pas lieu. Après l’attaque aérienne massive d’Israël contre la République islamique, ciblant des sites nucléaires, l’Iran estime que ces pourparlers "n’ont pas de sens".
Le Moyen-Orient semble une fois de plus au bord de l’embrasement. Tôt dans la matinée du vendredi 13 juin, plus de 200 avions de combat ont décollé d’Israël pour frapper l’Iran, bombardant des cibles liées au programme nucléaire et tuant des dirigeants éminents du régime islamique, ainsi que plusieurs scientifiques nucléaires.
Le calendrier de l’offensive israélienne rend plus qu’incertaine la rencontre prévue dimanche à Oman entre Steve Witkoff, l’envoyé spécial de Donald Trump pour le Moyen-Orient, et le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi. Les deux diplomates devaient y poursuivre des pourparlers indirects entamés à la mi-avril entre Washington et Téhéran.
Mais au vu de l’attaque israélienne lancée contre son pays, le ministère iranien des Affaires étrangères a estimé, samedi, qu’il n’y avait "pas de sens" à maintenir cette rencontre avec les diplomates américains. (...)
Saboter les négociations
Pour Diba Mirzaei, doctorante à l’Institut allemand d’études mondiales et régionales, la décision d’Israël d’attaquer l’Iran avant la reprise des négociations avec les États-Unis ne doit rien au hasard : "Il me semble que le but d’Israël n’est pas simplement de perturber ces négociations, commente-t-elle. En fait, je pense que l’objectif est de tout bonnement les saboter, en forçant l’Iran à y renoncer."
Diba Mirzaei souligne également que les médias d’État iraniens ont rapporté qu’Ali Shamkhani, l’un des principaux conseillers de l’ayatollah Ali Khamenei et personnage-clé des négociations avec les États-Unis, avait été grièvement blessé par les bombardements israéliens. Selon les informations du New York Times, il aurait succombé à ses blessures. "L’un des principaux négociateurs iraniens est soit mort, soit sévèrement blessé. Dans tous les cas, cela signifie qu’un membre important de la partie iranienne ne pourra participer aux négociations." (...)
De l’autre côté de l’Atlantique, Donald Trump a profité de l’offensive israélienne pour changer de ton avec l’Iran. Alors que les autorités américaines récusent toute participation aux frappes contre l’Iran, disant en avoir simplement été informé à l’avance par Tel-Aviv, Donald Trump a décrit en des termes triomphaux l’opération israélienne sur sa plateforme Truth Social, présentée comme une brillante technique de négociation agressive. (...)
Plus loin, le président américain mêle menace et conciliation : "Il y a déjà eu beaucoup de morts et de destructions, mais il est encore temps de mettre fin au massacre, car la prochaine attaque sera encore plus brutale. L’Iran doit passer un accord avant qu’il ne reste plus rien." (...)
Pour Diba Mirzaei, la position maximaliste défendue par les États-Unis dans ces négociations fait peser un doute sur les intentions réelles de Donald Trump, qui avait décidé de retirer unilatéralement son pays de l’accord de Vienne sur le nucléaire iranien en 2018, lors de son premier mandat. "Je ne sais pas à quel point la volonté de l’administration Trump de parvenir à un accord sur le nucléaire iranien est sincère", explique la doctorante.
"En gros, les États-Unis voudraient que l’Iran n’ait même pas accès à une industrie nucléaire civile servant à produire de l’énergie, ce qui est une position excessive. Aucun autre pays ne la partage. Quand on regarde le traité de non-prolifération nucléaire, on voit qu’il y est écrit que tout pays a le droit d’utiliser l’énergie atomique pour en faire un usage non militaire. Donc il est évident que l’Iran ne peut pas accepter cet accord."
"Moment propice"
Plus tôt cette semaine, la volonté affichée de l’Iran de se contenter d’un programme nucléaire civil a cependant été remise en question. Sur la base d’un rapport de leurs services, les dirigeants de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), placée sous l’égide de l’ONU, ont dénoncé le fait que Téhéran ne respectait pas les obligations fixées par le traité de non-prolifération nucléaire.
Cette dénonciation, la première en vingt ans, a provoqué la colère de Téhéran, qui a annoncé vouloir augmenter "significativement" sa production d’uranium enrichi et se doter d’un nouveau centre d’enrichissement dans un lieu "sécurisé". "Cette condamnation de la part l’AIEA est très sévère", juge Diba Mirzaei, qui reconnaît que la liste de manquements au traité de non-prolifération nucléaire pointés dans le rapport indique que Téhéran "ne semble pas vouloir une désescalade".
Seule nation du Moyen-Orient à posséder l’arme atomique, Israël présente systématiquement le programme nucléaire iranien comme une menace existentielle. Rappelant que l’État hébreu avait férocement combattu le premier accord multilatéral sur le nucléaire iranien, signé il y a plus de dix ans, Diba Mirzaei estime que l’ampleur de l’offensive de vendredi prouve qu’elle était planifiée depuis des mois.
Selon elle, c’est la possibilité d’un accord entre l’Iran et les États-Unis, bien plus que le rapport alarmant de l’AIEA, qui a servi de déclencheur : "Une attaque de cette ampleur ne se prépare pas en quelque jours. Elle a sans doute été planifiée depuis plusieurs semaines, voire plusieurs mois. Je pense que les plans existaient déjà, et que du fait de l’imminence de la réunion de dimanche, [Israël] a considéré comme le moment était propice pour lancer l’assaut".
Alors que l’Iran vacille et tente de riposter par une pluie de missiles dirigés vers Israël, l’avenir des négociations avec les États-Unis paraît très incertain. "Je ne pense pas que l’Iran veuille d’une guerre ouverte, mais je ne crois pas non plus que le régime puisse survivre si ces attaques se poursuivent", expose Diba Mirzaei. Et d’ajouter : "Mais plutôt que de considérer uniquement les options militaires de l’Iran, il faut aussi s’intéresser à ses options politiques. Et sur ce point, je pense que l’Iran pourrait dans un futur proche se retirer du traité de non-prolifération nucléaire. Le pays pourrait cesser toute coopération avec l’AEIA, il pourrait abandonner les négociations avec les États-Unis. Les perspectives politiques sont très inquiétantes."