
Deuxième jour de la visite d’État d’Emmanuel Macron au Royaume-Uni ce mercredi 9 juillet. Le président français rencontrera le Premier ministre Keir Starmer à Downing Street, participera à un événement sur l’intelligence artificielle et dînera dans la City de Londres, avant le sommet franco-britannique prévu jeudi. À l’ordre du jour : IA, défense et surtout immigration. Le gouvernement britannique espère concrétiser un accord avec Paris.
L’immigration irrégulière figure parmi les priorités affichées par Londres et Paris lors du sommet franco-britannique qui se tient du 8 au 10 juillet. Le président français l’a rappelé dès mardi devant les parlementaires britanniques, en promettant "des résultats tangibles" face à ce phénomène qui, selon ses mots, constitue un "fardeau" pour les deux pays. Plus de 21 000 personnes ont déjà traversé la Manche depuis le début de l’année – un record sur cette période de l’année.
"Dans ce monde instable, l’espoir d’une vie meilleure ailleurs est légitime. Mais nous ne pouvons pas permettre que les règles de nos pays concernant l’accueil des personnes soient bafouées, ni que des réseaux criminels exploitent cyniquement l’espoir de tant d’individus avec si peu de respect pour la vie humaine", a insisté Emmanuel Macron, qui s’est engagé à renforcer la coopération avec Londres, évoquant même la "meilleure coopération jamais réalisée" entre Paris et Londres sur le sujet.
Il a également appelé à une approche plus large, européenne, notamment avec les pays de première entrée.
Le Royaume-Uni souhaite parvenir à un accord de "un pour un"
Côté britannique, l’objectif du Premier ministre Keir Starmer est de parvenir à un accord de type "one in, one out" (principe de "un pour un"). En clair : renvoyer en France les personnes arrivées illégalement par la Manche sur les "small boats", ces embarcations de fortune utilisées pour tenter la traversée, en échange de l’accueil par le Royaume-Uni de certains demandeurs d’asile présents sur le sol français – en particulier ceux ayant de la famille ou des attaches au Royaume-Uni.
Une manière pour le Premier ministre de faire baisser le solde migratoire général, mais aussi de gagner en popularité – lui qui, à la peine dans les sondages, a promis de faire diminuer les traversées clandestines et l’immigration irrégulière.
Ce "one in, one out", s’il se confirme, s’ajouterait à d’autres mesures en discussion entre Paris et Londres, en particulier, le fait d’autoriser la police française à arraisonner les embarcations jusqu’à 300m au large des côtes. Jusque-là, ces pratiques étaient proscrites, car la France considérait qu’en mer les opérations de secours prévalaient, de sorte que les opérations de police sur les "small boats", ne pouvaient avoir lieu.
Ce projet d’échange, qui s’ajouterait aux discussions déjà en cours sur un élargissement de la zone d’intervention des forces françaises, reste toutefois sensible. (...)
MAJ le 11 juillet :
– (Les Echos)
La visite d’Emmanuel Macron au Royaume-Uni se conclut avec un accord sur les migrants
(...) L’accord stipule que jusqu’à 50 migrants par semaine seront renvoyés du Royaume-Uni vers la France avec, en échange, 50 migrants envoyés vers le Royaume-Uni par la France s’ils ont des raisons légitimes de traverser la Manche.