
Le gouvernement des îles Canaries a demandé à la Commission européenne de déployer les forces de Frontex dans l’archipel. Il réclame notamment des avions, des navires, des radars et d’autres systèmes pour améliorer la surveillance des frontières.
Un renforcement "significatif" de la présence de Frontex aux Canaries, c’est ce que le gouvernement local a demandé à la Commission européenne, profitant de la consultation lancée par la direction générale des migrations et des affaires intérieures pour actualiser le règlement de l’agence européenne.
Ainsi, le président Fernando Clavijo a proposé que Frontex renforce sa présence aux Canaries "avec des avions, des navires, des radars et d’autres systèmes pour améliorer la surveillance maritime et frontalière".
Aujourd’hui, les agents de Frontex sur les îles Canaries "limitent leur travail à travailler dans les différents Centres d’Assistance Temporaire pour Étrangers (CATE), en aidant la Police nationale à identifier et à interroger les migrants nouvellement arrivés sur les îles". (...)
Le gouvernement des Canaries espère donc profiter de cette consultation européenne pour faire modifier le nouveau règlement de Frontex et y inclure la notion d’un déploiement beaucoup plus large pour contrôler la route atlantique. Ainsi, il passerait outre le gouvernement espagnol qui a plusieurs fois refusé de solliciter l’agence européenne pour gérer ses frontières. (...)
Les autorités locales espèrent surtout pouvoir intégrer Frontex à la gestion humanitaire de la crise migratoire et aux missions de sauvetage en mer. (...)
"L’Union européenne doit renforcer son dialogue avec les pays d’Afrique de l’Ouest"
À l’occasion de cette révision du règlement, le gouvernement des Canaries propose également de revoir la politique de l’agence européenne avec les pays tiers au profit d’une "approche plus agile et plus efficace". "L’Union européenne doit renforcer son dialogue avec les pays d’Afrique de l’Ouest d’origine et de transit des bateaux et des cayucos afin de garantir la présence de Frontex dans leurs eaux territoriales. Cela implique de promouvoir des accords bilatéraux avec ces pays et de les soutenir dans leurs efforts de surveillance maritime", indique la proposition faite à la Commission européenne.
Des accords existent déjà entre les pays européens et les pays de départ. Le dernier en date concerne d’ailleurs la route des Canaries et a été signé entre l’Espagne et la Mauritanie. Il prévoit : renforcement de la coopération entre agences, démantèlement des réseaux de passeurs, construction de centres de rétention et délégation des contrôles. Le tout grâce à une enveloppe de 210 millions d’euros accordée au pays saharien. (...)
Depuis, la Mauritanie mène depuis le début de l’année une politique migratoire plus stricte. Conséquence, les arrestations se multiplient et des contrôles sont menés dans les grandes villes et sur les autoroutes. "Il y a des refoulements tous les jours. La police arrête même des gens dans leurs maisons, des hommes lorsqu’ils vont au travail", racontait à InfoMigrants Abdoulaye Diallo, président de l’association Ensemble pour un avenir meilleur, à Nouakchott. (...)