Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Contre-Attaque
10 Septembre : des assemblées populaires dans tout le pays
#resistances #10septembre #10septembre2025 #bloquonstout #indignonsnous
Article mis en ligne le 3 septembre 2025
dernière modification le 2 septembre 2025

Le mouvement du 10 septembre est parti d’appels spontanés et disparates sur les réseaux sociaux au début du mois de juillet, après les annonces du plan d’austérité gouvernemental. Rien ne garantissait qu’il prenne une forme concrète : on a déjà vu par le passé des mouvements de colère qui sont restés cantonnés à la sphère numérique, sans s’organiser réellement. En effet, les motifs d’indignation ne manquent pas, mais la transformation de cette indignation en action est plus rare.

Certains appels pour le 10 septembre étaient d’ailleurs totalement inoffensifs, par exemple ceux qui proposaient de « rester chez soi » ou « d’arrêter de consommer » pendant une journée, comme si rester isolé sans rien faire avait déjà changé quoique ce soit.

On peut désormais l’affirmer, le mouvement du 10 septembre a franchi le cap de l’auto-organisation dans toute la France, est c’est en soi une victoire. Voici les assemblées que nous avons recensées dans la presse locale ces derniers jours, et le nombre de participant-es annoncés :

  • 500 personnes à Nantes
  • 400 à Paris
  • 300 à Lyon
  • 250 à Rennes
  • 250 à Caen
  • Plus de 200 à Lille
  • 200 à Montpellier
  • 180 à Grenoble
  • 100 à Toulouse et à Pau
  • 80 à Angers
  • 70 à Tours
  • 60 à Lorient et Guingamp ou Alès, Aix-en-Provence ou Lorient
  • 50 au Havre et à Strasbourg
  • 30 à Pont-l’Abbé dans le Finistère

Au total, plus d’une soixantaine d’assemblées ont déjà eu lieu, parfois dans des petites communes. D’autres sont déjà programmées ailleurs (...)

Lire aussi :

 10 septembre : ce que les assemblées générales révèlent du mouvement

Mouvement nébuleux d’extrême droite, renouveau des gilets jaunes ou réunion de militants de gauche ? Depuis août, des assemblées générales préparent le mouvement de blocage du 10 septembre dans plus de 60 villes. Décryptage.

Il se passe quelque chose en cette rentrée 2025. Le 28 août, 400 personnes se sont réunies dans le parc de la Villette, à Paris, pour la première assemblée générale du mouvement du 10 septembre en Île-de-France. Cette même semaine, 200 personnes se sont rassemblées à Montpellier, Grenoble, Lille… 300 à Lyon. Les villes moyennes, voire petites, ne sont pas en reste : 60 personnes à Alès, une cinquantaine au Havre, une soixantaine à Aix-en-Provence et à Lorient, ou encore une vingtaine à Souillac dans le Lot, ou à Romans-sur-Isère. Selon notre décompte, plus d’une soixantaine de villes ont déjà vu éclore des AG.

Le passage du numérique au physique n’était pourtant pas acquis pour le mouvement du 10 septembre. Lancée en plein mois de juillet par un groupuscule complotiste d’extrême droite nommé « Les Essentiels », la première action prévue à cette date n’était autre qu’un appel à « l’auto confinement généralisé ». L’objectif était flou : « reprendre le contrôle sur nos vies » et le mot d’ordre peu propice à la rencontre. Mais au fur et à mesure de l’été, à la faveur de boucles Telegram souvent intitulées « Bloquons tout » ou « Indignons-nous », la couleur politique du 10 septembre a changé.

L’appel des Essentiels a peu à peu été marginalisé. Sa chaîne Telegram peine à dépasser les 500 membres quand les boucles concurrentes « Bloquons tout » avoisinent désormais les 10 000 membres et se multiplient pour couvrir une diversité de zones géographiques. Pour le 10 septembre, l’appel à « l’auto-confinement » et à la grève de la consommation s’est globalement mué en organisation d’assemblées générales qui incitent aux blocages, aux grèves et aux manifestations.

L’objectif de court terme est désormais de s’opposer au « budget Bayrou », qui promet plus de 40 milliards d’euros d’économie en coupant dans le financement de la sécurité sociale, de la fonction publique, ou encore en supprimant deux jours de congé. Le probable départ du Premier ministre le 8 septembre, suite au vote de confiance de l’Assemblée nationale qu’il a lui-même requis, n’y change rien. « On parle d’austérité et plus de Bayrou dans les AG, mais le fond du propos n’a pas changé », explique Pierre*, impliqué dans les AG du 10 septembre à Alès.

Retour des gilets jaunes ?

« Oui, il se passe quelque chose. Il y a une impulsion, ça donne envie de s’y impliquer, mais il est bien difficile de dire ce qui va se passer le 10 septembre », confie Gaël*, militant libertaire ayant participé à l’AG de Montpellier. Pour tenter d’y voir plus clair, de nombreux observateurs comparent le 10 septembre 2025 au 17 novembre 2018, date de début du mouvement des gilets jaunes. (...)

À Paris, ou encore à Toulouse, la nécessité d’éloigner l’extrême droite a été clairement évoquée : « Si on voit une personne réac en AG, on discute, si c’est un militant d’extrême droite, on le dégage », peut-on lire dans un compte rendu. Les thématiques du mouvement tournent autour de la justice sociale, de la démocratie, ou de l’écologie. La question palestinienne, la lutte contre le sexisme et les LGBTphobies, la nécessité de parler aux quartiers populaires, sont aussi souvent évoquées.

« Je ne trouve pas que le parallèle avec les gilets jaunes soit bon. Mais ce n’est pas forcément une mauvaise chose. À l’époque, les revendications précises ont mis longtemps à émerger, là on gagne peut-être du temps », suggère Cyril* de Saint-Denis. D’autres sont moins optimistes. « Je ne sais pas encore à quel point le 10 septembre arrivera à sortir du cadre militant, comme a su le faire le mouvement des gilets jaunes », ajoute Pierre*, autrefois très impliqué dans la mobilisation citoyenne à Alès. (...)

 « On peut mettre à l’arrêt la Loire-Atlantique » : 500 personnes en AG à Nantes pour le 10 septembre

Alors que la date du 10 septembre commence à inquiéter le patronat, plus de 500 personnes se sont retrouvées ce samedi à Nantes afin d’organiser les actions à mener pour le 10. Une expérience réussie dans la construction par en bas de la mobilisation.

Tous les collectifs locaux de Loire-Atlantique, d’abord actifs via Telegram, se sont ainsi retrouvés après une campagne de collages et de tractages appelant à cette AG de préparation. Plutôt que de découper l’AG en petits groupes de travail, l’assemblée a voté pour tenir une AG plénière à 500 personnes, « combative et déterminée », afin de prendre collectivement les décisions pour le 10.

Dans un premier temps, plusieurs interventions ont souligné la raison d’être de la mobilisation. Si la chute du gouverment a été évoquée, la quasi-totalité des prises de parole ont dépassé la question de la censure pour aborder notamment la militarisation, l’austérité, les salaires, le bilan des retraites et des Gilets jaunes ou encore la crise climatique. Enseignants, agriculteurs, syndicalistes et travailleurs et travailleuses de l’industrie ou de l’agroalimentaire, soignants et militants de différents collectifs se sont exprimés à tour de rôle.

La deuxième phase de l’AG a porté sur les modalités d’actions à mettre en place pour la journée du 10 septembre. Le blocage de plusieurs points stratégiques a été voté. Beaucoup de propositions ont porté sur la mise en place de piquets et sur l’appel à la grève - notamment reconductible - dans les plus gros bastions ouvriers et tertiaires de la Loire-Atlantique : Airbus et le pôle de l’aéroport comprenant notamment les sous-traitants, CHU de Nantes, Tipiak, et d’autres encore.

Des étudiants et lycéens particulièrement combatifs ont également proposé le blocage de leurs lycées et la tenue d’AG et d’actions sur les campus universitaires pour la rentrée. Une tentative de fédérer la mobilisation à l’intérieur des quartiers de Nantes va également voir le jour, notamment dans le quartier populaire de Malakoff.

Cette expérience d’AG montre l’envie de se mobiliser par en bas pour créer un véritable rapport de force et aller au-delà de la stratégie de la défaite des directions syndicales, qui cherchent désespérément à sauter par-dessus le 10 septembreen imposant leur propre date pour négocier avec le successeur hypothétique de Bayrou. Comme le résumait un manifestant à la fin de l’AG : « À nous tous, on a le pouvoir de mettre à l’arrêt la Loire-Atlantique ».

Rendez-vous donc le 10 septembre, dans la rue et sur les piquets de grève, avec la même détermination et la même volonté d’aller à l’offensive contre Bayrou, Macron, la course à la guerre, l’austérité et les institutions pourries de la Ve République ! (...)