
Un gain de revenu de 3 900 euros pour les 10 % les plus riches contre une perte de 400 euros pour les 10 % les plus pauvres entre 2008 et 2011. Les catégories modestes décrochent.
(...) La crise frappe bien davantage les ménages les plus modestes. Sur cette période, toutes les tranches de 10 %, jusqu’aux deux tiers environ de la population la plus pauvre, ont vu leur niveau de vie annuel diminuer. La baisse la plus forte en euros est celle de la tranche des 20 à 30 %, avec moins 510 euros. Entre 40 et 70 % - en gros les classes moyennes - le niveau de vie baisse également, en particulier pour les plus modestes de cette catégorie qui a perdu 359 euros entre 2008 et 2011. Au-delà (c’est-à-dire environ 2 100 euros mensuels pour une personne seule), parmi les catégories aisées, les niveaux de vie ont continué à progresser avec un niveau exceptionnel pour les 10 % aux revenus les plus importants.
Pendant la crise, les plus riches continuent de s’enrichir tout en se plaignant de devoir contribuer davantage à la solidarité nationale (le « ras le bol » fiscal). (...)
Et encore, nous minimisons le phénomène. D’abord parce que ces données ne portent pas sur les revenus les plus élevés de l’échelle (les 5 ou 1 % les plus riches) (voir notre article). Ensuite parce qu’on a de bonnes raisons de penser que le mouvement a continué et s’est amplifié depuis 2011, avec la très forte hausse du chômage.