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Respublica
25 mai 2014 : désastre des gauches en France ! Que faire ?​
Article mis en ligne le 26 mai 2014

ReSPUBLICA a déjà tiré plusieurs fois la sonnette d’alarme1. Cette fois, il va vraiment falloir rompre avec la société du spectacle, avec les prééminences surplombantes (une idée et une seule qui permet le paradis), avec les pratiques politiques inefficaces, avec les manies et autres lubies des couches moyennes supérieures radicalisées, etc. Sur 100 électeurs, 56 n’ont pas voté, 11 ont voté FN, 9 UMP, 6 PS, 4,5 UDI, 4 EELV, 3 FdG !

Des raisons pour lesquelles les militants doivent se remettre en question

D’abord, l’abstention massive des couches populaires qui ont prioritairement un intérêt massif au changement : les moins de 35 ans se sont abstenus à 73 % , les chômeurs à 69 % , la classe populaire ouvrière et employée à 67 % , les personnes issues des foyers gagnant moins de 20.000 euros brut par an à plus de 70 %2.

La responsabilité de François Hollande et de la direction du PS est terrifiante : 58 % des électeurs de François Hollande se sont abstenus.

58 % de ceux qui se sont abstenus l’ont fait soit par hostilité à l’ensemble du personnel politique, soit parce qu’ils estiment que les partis ne changeront rien à leur vie quotidienne.

L’électorat a sanctionné l’éparpillement des listes de gauche par des scores dérisoires des petites listes, dont il nous paraît inutile de faire l’inventaire.

L’ensemble des gauches a été abandonné par la classe populaire ouvrière et employée tout simplement parce que l’ensemble des gauches l’a préalablement abandonnée. Rappelons que la classe populaire ouvrière et employée pèse pour 53 % dans l’électorat (les couches moyennes intermédiaires pour 24 % ).

Sur les 74 députés européens élus, on ne compte qu’un ouvrier (liste PS) et un employé (liste FN). Il n’y avait aucun ouvrier et employé sur la liste du FdG.

Seulement 8 % des ouvriers et 16 % des employés ont voté PS. Mais aussi, seulement 5 % des employés et 8 % des ouvriers ont voté pour le Front de gauche. La messe est dite ! Nous n’aurons pas la cruauté de donner les chiffres des autres listes de gauche… (...)

Questionner la ligne, la stratégie et les priorités du FdG

Il devient urgent de questionner la ligne du Front de gauche (encore trop altercapitaliste, trop relativiste culturel, pas assez République sociale), la stratégie (en vue d’oser la priorité à l’éducation populaire par des formes de haut en bas mais aussi de bas en haut, d’oser le porte-à-porte, d’amener les militants politiques à agir aussi dans un syndicat ou une association pour développer une pratique plus massive, surtout dans une prochaine année sans élections).
Il ne s’agit pas « d’éclairer le peuple », mission surplombante que s’attribue trop souvent les militants politiques issus des couches moyennes intellectuelles radicalisées. Il s’agit d’abord de l’écouter de l’éclairer à sa demande et de le représenter. Quant aux priorités données aux questions sociétales, à Jérôme Kerviel et à l’écosocialisme, ce ne sont pas les priorités de la classe populaire ouvrière et employée. (...)

si on regarde les suffrages exprimés, on remarque que le FN réalise ses meilleurs scores au sein des couches fragiles de la société : ouvriers (43 %), employés (38 %), chômeurs (37 %), foyers à bas revenus (30 %), et personnes à faible niveau de diplôme (37 %). Il est également le premier parti au sein des moins de 35 ans (30 % contre 15 % au PS et 15 % à l’UMP) et des 35-59 ans (27 % contre 18 % à l’UMP et 12 % au PS). L’UMP conserve sa traditionnelle suprématie sur l’électorat de plus de 60 ans (25 % contre 21 % au FN et 17 % au PS).
Par ailleurs, 51 % des Français n’ont pas de sentiments négatifs à l’égard de de la victoire du FN : 27 % disent ainsi éprouver de « la satisfaction » et 24 % de « l’indifférence », 49 % étant « mécontents ». A droite, 22 % des électeurs UMP sont satisfaits de la victoire du FN, 34 % sont indifférents et 44 % mécontents.

En ce qui concerne la hiérarchie des enjeux, le quatuor de tête est l’immigration et le pouvoir d’achat pour 31 et 30 % , juste devant la crise dans la zone euro (27 % ) et le chômage (27 %). Malheureusement l’enquête Ipsos a découpé la protection sociale au lieu de la laisser en bloc, ce qui ne la place pas dans ce quatuor de tête.

L’UE n’apparaît plus comme protectrice (...)

Les Français favorables à l’euro mais aussi à la souveraineté nationale

Ce sont 72 % des Français qui sont favorables au maintien de la France dans la zone euro : seuls les électeurs du FN souhaitent majoritairement une sortie de l’euro. Cependant, une majorité se dégage sur l’idée de souveraineté nationale (...)

Que faire ?

Organiser des débats stratégiques partout dans toute la France mais pas dans l’entre-soi de chaque formation politique. Ouvrir le débat, permettre la confrontation des idées, lancer des initiatives d’éducation populaire sur les questions de politique stratégique. (...)