
Ce mercredi 26 juin est la journée internationale contre l’abus et le trafic de drogues. Un collectif d’association publie une tribune pour soutenir l’accès aux droits et demander la suppression de la pénalisation dans le cadre de l’usage des drogues.
Des Philippines au Mexique en passant par la Côte d’Ivoire et l’Europe de l’Est, des milliers de personnes sont incarcérées, battues, torturées, tuées pour avoir consommé des drogues.
Les politiques pénalisant l’usage des drogues ont échoué à réduire l’offre et la demande. Malgré les milliards dépensés dans la répression des trafics et l’augmentation des saisies, ces dix dernières années, la production de drogues a augmenté (+125 % pour l’opium, +30 % pour la coca) et le nombre de consommateurs au niveau mondial a augmenté d’un tiers.
Pire, la criminalisation contribue à la stigmatisation et la discrimination des personnes usagères, contraignant leur accès aux soins et à des services de prévention. Aujourd’hui, à l’échelle mondiale, une personne sur deux qui s’injecte des drogues vit avec le virus de l’hépatite C et une sur cinq est infectée par le VIH. On retrouve les prévalences les plus élevées dans les pays qui appliquent les lois les plus répressives, au nom de la guerre à la drogue.
Dans cette grande incohérence mondiale, la France est loin d’être un exemple à suivre. (...)
À l’occasion de la Journée internationale contre l’abus et le trafic de drogues proclamée par l’ONU le 26 juin, nos associations défenseuses de la réduction des risques [2] se joignent derrière un message commun : « Soutenez. Ne punissez pas ! ». Par ce message, nous dénonçons les efforts et les ressources actuellement investis dans une guerre à la drogue idéologique et inefficace ; et demandons leur réorientation au profit d’un débat dépassionné sur le cadre légal, axé sur la prévention, la réduction des risques et la promotion de la santé, dans le respect de la dignité et des besoins des individus.