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France 3
275 enfants scolarisés à Lyon sont à la rue : parents d’élèves, enseignants et travailleurs sociaux mobilisés contre une précarité galopante
#Lyon #migrants #exiles #immigration #jamaisSansToit
Article mis en ligne le 22 novembre 2025
dernière modification le 21 novembre 2025

Parents d’élèves, enseignants et travailleurs sociaux se sont réunis, jeudi 20 novembre à Lyon, afin d’alerter sur la situation de grande précarité de certains élèves. D’après le collectif "Jamais sans Toit", 275 enfants scolarisés dans la métropole vivent actuellement à la rue.

21 écoles et collèges occupés

Fondée il y a une dizaine d’années, l’association tente de mettre à l’abri le plus de familles possibles, notamment à travers l’occupation de groupes scolaires de la ville. Des solutions d’urgence qui durent de plus en plus longtemps, décrit-elle : "Beaucoup de familles vivent dans des écoles depuis plus d’un an, parfois même deux. C’est inédit." Actuellement, 21 écoles et collèges de Lyon sont ainsi occupés tous les soirs, pour permettre à un peu moins d’1/3 des 275 enfants et leurs familles de passer la nuit au chaud.

Une situation qui n’est "ni suffisante, ni satisfaisante", poursuit Juliette Murtin. Les familles ainsi hébergées vivent dans des conditions "plus que spartiates" : elles sont accueillies le soir vers 18h30, dorment sur des tapis de sport à même le sol et doivent repartir vers 7h du matin, avant l’arrivée des premiers élèves. Un système où la "générosité citoyenne pallie les manquements de l’État", déplore la membre de l’association, avant de poursuivre, "on a imaginé ce dispositif comme un bricolage pour tenir de façon temporaire. Jamais on aurait imaginé que ça allait se pérenniser."

En plus d’organiser les mises à l’abri, certains membres de "Jamais sans Toit" accompagnent les personnes aidées dans leurs démarches administratives et passent la nuit avec elles dans les établissements scolaires. (...)

" Je suis très motivée pour travailler. Mon mari aussi. Mais nous attendons des papiers qui nous le permettraient. En attendant, il n’y a rien, rien, rien."
Des situations de grande précarité qui durent de plus en plus longtemps. (...)

face à un "État défaillant qui ne remplit pas son rôle et ne protège pas ses enfants." En tant que parents d’élèves, nombreux sont celles et ceux à se mobiliser, certains allants jusqu’à accueillir des familles chez eux, pour quelques jours. "On ne peut pas lâcher ces familles. On ne renoncera pas à défendre les droits humains et des enfants", assure Julia Cultien.
En France, 31 enfants morts dans la rue l’année dernière

Dans l’ensemble, tous les intervenants interviewés décrivent un durcissement des conditions de mise à l’abri des personnes sans domicile fixe à Lyon depuis environ deux ans. La future mise en place d’un contrat d’hébergement de trois mois, à destination des personnes accueillies, cristallise notamment la colère des travailleurs sociaux. (...)

Adrien, qui est aussi membre de l’association Hébergement en Danger, fustige une stratégie qui "va enraciner les gens dans la rue et encore plus les précariser". Et propose des pistes de réflexion pour sortir de l’urgence : "à Lyon, il y a 26 000 logements vacants. Si l’on s’en donne les moyens, on est capable de résoudre la question du sans-abrisme."

Les collectifs mobilisés ce jeudi 20 novembre espèrent être reçus par la préfecture, ainsi que par un membre du cabinet du ministère de l’Enseignement national. En 2024, d’après le décompte de l’Unicef, 31 enfants sont morts dans la rue en France.