
En cette période troublée, où les gouvernements vacillent quand la monnaie éternue, prise d’un petit rhume, il faut revenir aux bases. Depuis quelques mois, un ouvrage met du baume au cœur des Américains, et rend le sourire. Take That, Adolf !, réunit des centaines de couvertures de pulps et magazines, parus à une époque où l’ennemi était clairement identifié…
(...) à cette période, Hitler figurait régulièrement sur les couvertures, et les super héros s’attaquaient régulièrement aux symboles de l’Allemagne nazie.
Une compilation totalement surréaliste de 500 couvertures, accompagnées de commentaires d’historiens et d’historiens du comics, a abouti à cet ouvrage, Take That, Adolf.
De Superman à Daredevil, en passant par des héros américains exacerbant bel et bien un racisme à la papa, cet ouvrage pose un regard fascinant sur la manière, dont les dessinateurs, aujourd’hui célèbres, s’abreuvaient de l’actualité. Tous ont régalé des millions d’enfants avec leurs aventures excentriques – ajoutons Will Eisner à la liste, ou encore Lou Fine.
Sur le front européen, dans les plaines et les campagnes, les marines, les GI, les superhéros se sont tous succédé pour renverser Adolf Hitler, voire se servir du dictateur allemand comme d’un punching-ball.
Hitler en titre, ça vend bien
Car bien avant que l’Axe du Mal ne soit une référence aux échanges entre Iran, Irak et Corée du Nord, dans la bouche de George W. Bush senior, ce dernier désignait Allemagne, Japon et Italie — et leurs alliés satellites. La Seconde Guerre mondiale battait son plein, la France était occupée, et au pays de l’oncle Sam, la propagande imaginait mille et une manières de libérer le Vieux Continent.
Le tout avec une recommandation simple du rédacteur en chef : « Essaye de voir si tu peux mettre Hitler dans le titre, parce que nos études montrent cela se vend mieux. » Pas certain que le procédé ait ni vraiment changé ni que cette recette ne soit plus aujourd’hui valable...(...)
Pourtant, ces couvertures démontrent également qu’une autre forme de racisme s’était instaurée : les noirs sont régulièrement représentés avec des traits caricaturaux, changés en empotés et incapables, fainéants. Les Japonais sont assimilés à des hybrides entre humains et rats — ô, ironie si l’on pense à Maus, d’Art Spiegelman ! — et plus généralement, une indistinction des peuples asiatiques, présentés comme des monstres jaunes, aux crocs acérés… (...)