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Amnesty International
7 exécutions en 10 jours aux États-Unis : un inquiétant revers pour la lutte contre la peine de mort
Article mis en ligne le 11 avril 2017

Monsieur le Gouverneur,

Je vous écris pour vous demander d’user immédiatement de votre pouvoir de clémence afin d’interrompre les exécutions prévues dans votre État ce mois.

Après plus d’une décennie sans aucune exécution, je suis profondément préoccupé(e) par la reprise des exécutions en Arkansas, à défaut de rejoindre la majorité des pays du monde et les 19 États américains qui ont aboli une foi pour toute cette sentence.

Il y a une prise de conscience croissante de l’échec de la peine de mort dans sa supposée capacité à rendre notre société plus sûre, tandis que son impact négatif sur les droits humains et individuels - amplifiées par l’arbitraire, la discrimination et l’erreur - a indubitablement terni la réputation des systèmes de justice pénale qui l’utilisent.

Les cas de sept hommes dont l’exécution est prévue très prochainement en Arkansas sont représentatifs de ces préoccupations. Deux hommes ayant un sérieux handicap mental sont menacés d’exécution, en violation du droit international. Dans plusieurs cas, des circonstances atténuantes cruciales n’ont pas été présentées au jury du procès, qui a voté pour la peine de mort au lieu de la peine d’emprisonnement sur base des informations qui leur avaient été fournies. Après des décennies passées sous la garde du Département des prisons d’État, certains de ces hommes qui sont sur le point d’être exécutés ont repris leur vie en main et ont démontré qu’ils pouvaient sans risque purger une peine alternative.

La proximité des dates d’exécution, qui ne semble être due qu’à la disponibilité des produits chimiques utilisés pour l’injection létale, ajoute à la cruauté de la peine qui va être infligée et accable excessivement toutes les parties impliquées : qu’il s’agisse des avocats qui représentent plusieurs clients et sont incapables d’offrir une aide juridique efficace, du personnel du système carcéral, obligé de procéder à plusieurs exécutions dans la même journée ou des personnes impliquées dans la considération des demandes de grâce, comme vous même, qui manquent de temps pour évaluer de manière significative le bien-fondé de chaque cas.

En faisant appel à vous, je ne cherche en aucun cas à minimiser la gravité des meurtres commis ni supprimer leur impact sur les proches des victimes. Je vous demande d’être un champion des droits humains et de montrer à tous que, pour un État, ôter une vie au nom d’un système de justice imparfait n’a pas de place dans la société. (...)