
En matière de lutte contre le réchauffement climatique, « la France n’est pas à la hauteur. On assiste à un renoncement », a-t-elle affirmé.
Ils étaient surpris et ravis de l’accueillir dans l’amphithéâtre de la faculté de droit de l’université d’Angers, jeudi 28 février. Elle, l’experte du climat et coprésidente du Groupe intergouvernemental d’experts sur le climat (GIEC), qui revient de Colombie et repart bientôt en Russie pour finaliser le rapport sur les océans et la cryosphère. Valérie Masson-Delmotte voyage beaucoup en avion, reconnaît que son bilan carbone est déplorable, s’en excuse devant les lycéens et étudiants d’Angers.
La scientifique résume la situation : « On ne peut pas repartir en arrière, on ne peut pas arrêter le réchauffement. . Avec l’élévation de la température des océans, le mécanisme est enclenché. Et pour longtemps. Pour contenir la hausse des températures à 2 °C, voire 1,5 °C, « il faut absolument diminuer de moitié les émissions de dioxyde de carbone d’ici à 2030 et atteindre “le net zéro” en 2050 ».
« Le système linéaire actuel (extraire, fabriquer, consommer, jeter) est à bout de souffle. »
Dans la salle, où chacun commente et interpelle en direct la climatologue, via Twitter, les messages fusent par centaines. (...)
Au micro, un étudiant en économie suggère : « Pourquoi ne pas appliquer en France un système de “Bottle Bill” (des bouteilles en plastique consignées) comme aux Etats-Unis pour sensibiliser la population ? Des résultats convaincants ont été notés grâce à ça, près de 6 millions de tonnes de matériel ont été recyclés. »
« Chaque demi-degré compte, chaque année compte, chaque choix compte. »
« Prenez en main ces informations pour trouver des solutions », répond Valérie Masson-Delmotte. « Chaque demi-degré compte, chaque année compte, chaque choix compte. Si chacun n’agit pas, c’est tout le monde qui perd. » (...)