
Pendant que l’attention médiatique se porte ailleurs, à Calais, les violences policières à l’encontre des exilés se poursuivent (lire notre reportage de juillet dernier). Un nouveau rapport publié le 5 décembre par des organisations locales d’aide aux migrants (l’Auberge des migrants, Utopia 56, Refugee Info Bus, et la Cabane Juridique) révèle 972 cas de violence physique disproportionnée, d’utilisation de gaz lacrymogène, de destruction de propriété personnelle, d’expulsions de lieux de vie, et d’autres atteintes au droits perpétrées par les forces de l’ordre à l’encontre de réfugiés faisant halte à Calais. Des mineurs de moins de 15 ans font aussi partie des victimes de ces violences.
(...) « Les CRS ont lancé du gaz lacrymogène avec des armes et le ciel s’est rempli de fumée, rapporte aussi un bénévole britannique. À travers la fumée, j’ai vu un garçon porté par ses amis, couvert de sang. Il avait été atteint à l’œil et on ne pouvait pas l’emmener à l’hôpital… Ses amis pleuraient, c’était un groupe de mineurs et lui-même n’avait que 16 ans. » Un Érythréen mineur non accompagné de 16 ans a ainsi perdu un œil après que les CRS ont tiré du gaz lacrymogène en direction d’un groupe de réfugiés.
« Leurs droits fondamentaux sont violés par les mêmes autorités censées les protéger »
De plus, sur l’année, le groupe de bénévoles a documenté 393 opérations d’expulsion. (...)
D’après les données collectées par les associations, 160 arrestations de réfugiés ont eu lieu sur la période. « La situation à Calais est intenable. Les bénévoles reçoivent divers rapports de violence policière de la part de personnes exilées chaque jour, en allant de personnes frappées pendant leur sommeil, à des individus ayant été aspergé d’agent chimique dans la bouche. Leurs droits fondamentaux sont violés par les mêmes autorités censées les protéger, dit Charlotte Head, coordinatrice du Human Rights Observer. Ce rapport souligne un niveau particulièrement inquiétant de pratiques abusives. Ces actes d’abus systématiques doivent immédiatement cesser. » (...)