
À Lyon, depuis des années, le groupuscule d’extrême droite sème ses idées nauséabondes et multiplie les intimidations sans être vraiment inquiété. Les élus communistes de la ville demandent sa dissolution.
Entretien avec Aline Guitard, élue lyonnaise et secrétaire de la section PCF locale.
Aline Guitard C’est une bataille que nous menons depuis longtemps. Depuis un certain nombre d’années, nous demandons la fermeture de leurs locaux à cause du trouble à l’ordre public et de l’insécurité qu’ils font régner dans certains quartiers. Lyon est un laboratoire de l’extrême droite. Elle y réalise pourtant des scores électoraux assez faibles, mais c’est un territoire qu’ils ont décidé d’investir avec les groupuscules les plus radicaux. Ce n’est pas pour rien que Marion Maréchal y a installé son école. Si vous portez un tee-shirt avec Che Guevara, vous pouvez vous faire casser la gueule ! Avec des militants communistes, on tractait dans le Vieux Lyon et ils ont déboulé à quinze pour récupérer nos tracts. Ils portent des idées de haine qui ne sont pas compatibles avec les valeurs de la République. (...)
Il y a eu un temps de répit avec le maire Georges Képénékian qui avait réussi à faire fermer l’un des locaux où ne sont autorisés que les Blancs à crâne rasé. Cette fermeture ne s’est faite que sur des questions administratives car il ne respectait pas les règles pour recevoir du public. La dernière fois que notre local a été cassé, trois jeunes de bonne famille ont été arrêtés. Ils sortaient d’une soirée avinée dans ce bar. Juste à côté, ils pratiquent la boxe dans un local, mais on sait qu’ils ne le font pas pour l’amour du sport… Ces lieux sont des noyaux de haine. Pendant longtemps, ils ont investi le Vieux Lyon mais, depuis deux ans, ils tentent d’imprimer aussi leur marque ailleurs, notamment sur les pentes de la Croix-Rousse. En dix-huit mois, ils ont cassé trois fois le local de la section PCF qui y est situé. (...)
On a déjà porté plainte plusieurs fois. Mais, à part pour la dernière qui a abouti à trois arrestations et un procès, elles ont été classées sans suite. À un moment, il faut savoir si l’État veut mettre un terme à ces comportements ou s’il estime que ce n’est pas grave de casser les vitrines du PCF ou des anarchistes et d’agresser des clients de bar au motif qu’ils sont de gauche. (...)