
Installé à Royan depuis 4 ans, le jeune homme de 19 ans a été expulsé en 24 heures vers Bamako ce 6 septembre, alors qu’il allait entamer un contrat d’apprentissage. Son patron et tous ceux qui l’ont accompagné se mobilisent pour son retour.
"On est en colère face à cette situation absurde. C’est un immense gâchis." Bénévole à la Ligue des Droits de l’Homme de Royan, Emmanuelle Stroesser dénonce "un système qui ne tient pas debout. Makan est arrivé mineur, il a été pris en charge par l’aide sociale à l’enfance, on l’a accompagné, il a fait des études, il s’est inséré, il a trouvé un apprentissage, il s’est impliqué dans son entreprise, il était autonome, il avait son logement, tout allait bien.’
Expulsé en moins de 24h
Visé par une OQTF (obligation de quitter le territoire français) depuis l’hiver dernier, Makan s’est présenté au commissariat de Royan à 13h ce lundi 5 septembre pour y pointer. Il a alors été conduit dans un centre de rétention à La Rochelle puis transféré dans la nuit à l’aéroport de Bordeaux pour être renvoyé en avion vers Bamako via Paris. "La préfecture conteste la légalité des documents d’identité de Makan, ces mêmes documents qui lui ont permis d’obtenir un titre de séjour. C’est là où la situation est totalement absurde." poursuit Emmanuelle Stroesser. (...)
C’est un jeune qui travaille très bien, qui est volontaire. Il y a eu un investissement de l’Etat pour financer son parcours. Je m’interroge vraiment sur le signal qui est envoyé avec cette expulsion." explique Aubin Padonou, employeur de Makan.
Une décision d’autant plus incompréhensible pour lui dans un contexte de pénurie de main d’œuvre où "les viviers sont à sec".
Aubin Padonou a réussi à joindre Makan par téléphone ce jeudi 8 septembre. "Je l’ai eu ce matin. Pour le moment il est hébergé à Bamako chez des amis. Il est un peu abasourdi, il ne comprends pas ce qui lui arrive." (...)
Un recours a été déposé devant la cours administrative d’appel de Bordeaux pour contester l’OQTF qui visait Makan depuis l’hiver dernier. Le jeune malien a été expulsé avant même que la date d’audience soit arrêtée. Ses soutiens espèrent que ce recours permettra d’annuler son expulsion et de permettre son retour à Royan.
On forme ces jeunes dans des métiers en tension, c'est à dire sur des postes pour lesquels on a du mal à recruter et dès qu'ils atteignent leur majorité on les expulse
Ils sont intégrés, ont un emploi, des amis et un patron qui les soutiennent
C'est juste aberrant#JeunesMajeurs https://t.co/Rt2esZ7f9h— M C Vergiat (@MCVergiat) September 17, 2022
#JeunesMajeurs | Les sénateurs et les sénatrices ont rejeté la #loiRavacley qui régularisait les jeunes étrangers en formation. Une décision injuste qui laisse ces jeunes dans l’abandon et l'incertitude. https://t.co/JdthuGc1Li
— LDH France (@LDH_Fr) October 18, 2021
#JeunesMajeurs | Dans une tribune, + de 440 élus locaux interpellent l’Etat sur la question des jeunes exilés. Un trop grand nombre d’entre eux, qui ont fait l’effort de s’intégrer, se voient refuser un titre un séjour.https://t.co/7eRFz8GxVg
— LDH France (@LDH_Fr) October 26, 2021