 
	Depuis des mois des hommes, des femmes et des enfants sont « hébergés » 
dans des conditions effroyables dans la salle à manger de l’hôtel Comté 
à Tours (rue Auguste Comte, proche de la gare). Vidée de ses meubles, 
elle est transformée en un dortoir immonde. Une vingtaine de personnes, 
dont des enfants de quelques mois, sont censées y dormir sur des matelas 
à même le sol, dans lesquels pullulent cafards et gale. Chaque matelas 
est loué par la tenancière de cet hôtel entre 18 et 20 € par nuit. Cela 
lui rapporte quotidiennement environ plus de 300 €. Sans compter les 
chambres qu’elle loue à différentes associations et institutions pour 
que soient mises à l’abri des familles dans des conditions spartiates 
(les insectes parasites sont aussi présents dans les chambres et 
l’espace est plus que rentabilisé !).
(...) Alors que d’un côté 
(médiatique), le gouvernement n’a de cesse de déclarer qu’il lutte 
contre les marchands de sommeil, de l’autre, au moins à Tours, le préfet 
fait appel « aux services » d’une tenancière profitant de la misère du 
monde ! Comment une association, devant faire respecter les droits et la 
dignité de chaque être humain, peut-elle participer à cette gestion de 
la misère ? Nous exigeons que toutes les personnes soient accueillies 
dans des locaux où elles pourront retrouver leur dignité.
« Cet hébergement d’urgence doit ... permettre [à chaque individu], dans 
des conditions d’accueil conforme à la dignité de la personne humaine, 
de bénéficier de prestations assurant le gite, le couvert et 
l’hygiène... » (Code de l’action sociale et des familles, souligné par 
nous).
Le 31 mars, ce dortoir devrait être fermé, comme plusieurs chambres 
d’hôtel, en raison de la fin du dispositif hivernal. Il est hors de 
question que quiconque soit jeté à la rue par l’association Emergence ! (...)
